La peur du changement, la peur de l’inconnu fait partie des peurs les plus courantes comme nous l’évoquions dans l’article sur les clés pour vaincre la peur .
Face à une reconversion ou à un changement de poste, nous sommes souvent freinés par des mécanismes de défense ancrés dans notre cerveau et renforcés par des influences sociales.
Pour réussir à changer MALGRE la peur, je vous propose une stratégie en deux étapes :
- Comprendre cette peur, ses origines et ses manifestations pour vous permettre de la surmonter et d’aller de l’avant
2. La dépasser en agissant sur ses différentes composantes :
- Croire suffisamment en SOI
- Croire suffisamment en l’AVENIR
- La confronter !
Pourquoi avons-nous peur du changement ?
Le cerveau, un frein naturel au changement
Comme je l’ai déjà développé dans l’article sur les peurs, le cerveau humain a une fonction essentielle : assurer notre survie.
Quand on envisage un changement — qu’il soit personnel ou professionnel — il active des mécanismes de défense. L’inconnu est perçu comme une menace potentielle.
Ce réflexe vient de l’activation de zones comme l’amygdale ou l’insula antérieure, responsables de la gestion du stress et de la peur. Ces réactions, utiles à l’époque des dangers physiques, s’activent aujourd’hui face à un entretien, un départ en rupture conventionnelle ou un changement de métier.
En bref : notre cerveau n’aime pas le changement. Il nous pousse à rester dans ce qu’il connaît.
👉 Ce processus est souvent visible dans ce qu’on appelle la courbe du changement (initialement cette courbe est celle du deuil), issue des travaux de la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross. Elle décrit les phases émotionnelles que traverse une personne face à un changement :
- Le choc
- Le déni
- La colère
- Le marchandage
- La dépression
- L’acceptation
- L’engagement
Même si cette courbe est parfois simplifiée à l’extrême, elle montre bien une chose : la peur fait naturellement partie du processus de transformation. Il est normal d’avoir un creux avant de rebondir.
Cette réaction instinctive nous freine et rend la prise de décision plus complexe, surtout dans des contextes où le changement implique des enjeux importants, comme un nouveau métier ou une reconversion.
Injonctions contradictoires et société
À cela s’ajoutent les injonctions sociales et familiales, qui peuvent rendre encore plus difficile de dépasser la peur du changement.
D’un côté, la société valorise la sécurité, la stabilité et la prudence. Depuis l’enfance, on nous enseigne souvent qu’il faut “ne pas prendre trop de risques” ou “rester raisonnable”, surtout dans le domaine professionnel.
L’entourage, souvent animé par des peurs légitimes, peut nous décourager avec des conseils bien intentionnés, comme : “Es-tu sûr que c’est une bonne idée de quitter ton emploi stable ?”.
D’un autre côté, nous sommes constamment bombardés d’histoires inspirantes de personnes qui ont “réussi leur reconversion” (comme sur mon site !) et qui nous incitent à “sortir de notre zone de confort” (ça je ne fais pas !!).
Cette dualité entre la peur du changement et les récits motivants peut nous plonger dans un état de confusion.
Comment naviguer entre ces deux réalités, où notre instinct et l’entourage nous disent de rester prudents, mais où la société valorise l’audace et le dépassement de soi ?
Peur et envie de changement : un paradoxe complexe
Ainsi, il est courant de se retrouver tiraillé entre ces deux forces contradictoires : d’une part, notre cerveau et les injonctions sociales nous freinent,
et d’autre part, l’envie d’évoluer, de découvrir de nouvelles choses, et de ne pas regretter de n’avoir rien tenté.
Ce paradoxe explique pourquoi la peur du changement peut devenir un obstacle majeur, d’autant plus que la pression sociale et les pensées limitantes alimentent cette peur.
Les pensées limitantes qui bloquent le changement
Ca ne sert à rien de changer, on n’est pas là pour s’amuser, “le boulot, c’est le boulot”
Dans une sondage réalisé en 2012 par l’institut BVA, 35% des interrogés déclaraient ne pas avoir choisi leur travail, alors de là à pouvoir y avoir du plaisir …
Bien sûr, nous ne sommes pas tous obligé d’avoir une passion énorme qui va devenir notre travail, et cela n’est d’ailleurs pas toujours souhaitable.
Mais sans avoir un travail passion, il est possible souvent d’améliorer sa situation en prenant comprenant ce qui vous pèse le plus
et en comprenant aussi qu’on a le droit d’être bien dans son job.
On sait ce qu’on perd …
Vous travaillez près de chez vous, vous avez votre mercredi, vous avez pas mal de RTT …
Vous vous ennuyez, mais vous aimez ces avantages, c’est la “cage dorée”
Ici, il va vraiment s’agir de faire un travail sur l’ajustement de vos curseurs dont je parle dans ma méthode des 3 curseurs en jouant entre vos compétences / vos motivations et vos rêves et vos contraintes.
Le job “idéal” n’existe pas, mais il est possible de trouver un projet enthousiasmant et de faire le point sur vos priorités.
Je n’ai pas le niveau, je suis trop ceci/pas assez cela
Quand on change de voie professionnelle, on a l’impression qu’on repart un peu comme débutant et cela peut être stressant.
Effectivement, on avait peut-être “accumulé” une expérience dans un domaine passé qui nous donnait la reconnaissance de nos pairs, qui nous donnait des appels de recruteurs, …
Et même si on ne veut plus du tout de ce job, on veut bien de cette reconnaissance, on n’a pas forcément envie de se retrouver à nos débuts quand on nous disait « ah oui vous manquez un peu d’expérience » ! Surtout quand on a des rides au coin des yeux en plus !
C’est vraiment très risqué
Et bien sûr, derrière la peur du changement, la peur de l’échec est là :
- Et si je me trompe ? De projet déjà, si je m’ennuie à nouveau ? Si ça se passe mal ?
- Et si je ne trouve pas de travail ?
- Et si je n’ai pas de clients ? si je plante ma boite ?
- Et si je me mets en danger financier ?
Avec là aussi des histoires de personnes qui réussissent, mais beaucoup de personnes qui échouent … et l’entourage qui peut être là pour le rappeler.
Booster sa confiance en soi pour oser changer
Non mais le problème c’est que j’ai pas confiance en moi …
Que celui qui n’a jamais dit ou pensé cela me jette la première pierre !
Et effectivement une bonne partie des personnes que j’accompagne me la dise au moins une fois dans l’accompagnement 🙂
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle mes accompagnements prennent en compte l’aspect “développement personnel” avec un bonus CONFIANCE EN SOI et de la sophrologie.
Parce que dans tout changement, on se confronte à ses doutes, ses peurs et ses propres limites
et qu’il faut aller travailler le fond pour réussir à vraiment avancer.
Beaucoup de personnes me disent en début d’accompagnement : “Je n’ai pas confiance en moi”. Et c’est normal. Changer, c’est se confronter à ses doutes.
Mais la confiance en soi, ce n’est pas inné. Elle se travaille. Une part vient de l’enfance, mais une grande part se construit par l’action. Comprendre pourquoi on en manque est utile, mais c’est en posant des actions concrètes qu’elle se renforce.
Prenons l’exemple du vélo. Vous avez peur parce que vous êtes tombé enfant. Vous avez compris pourquoi. Mais ça ne suffit pas. Il faut remonter dessus pour réapprendre.
Et pour ça, chacun sa stratégie : seul, avec des tutos, avec des amis ou un coach.
Cet article sur la confiance en soi et ses impacts sur la vie professionnelle peut vous aider si vous avez envie d’en savoir plus.
Prêt à relever un mini défi ?
Que pouvez-vous faire dès la semaine prochaine qui vous fait un peu peur ?
- Vous joindre à un groupe que vous ne connaissez pas pour engager la conversation ?
- Vous lancer dans une nouvelle activité sportive très différente de ce que vous faites actuellement ?
- Vous inscrire à une conférence sur un sujet qui vous intéresse vraiment et rester jusqu’à la fin parler avec les autres … et même donner vos cartes de visite ?
Bref lancez une petite action !
Avoir une vision de l’avenir suffisamment positive
Etre suffisamment optimiste pour changer est, selon moi, un subtil équilibre entre faire taire ces 2 phrases toutes les 2 aussi insupportables :
- je n’y arriverai JAMAIS
- tout est possible ou quand on VEUT, on PEUT
Tout est possible : NON
Non tout n’est pas toujours tout à fait possible si vous avez des enfants à charge, si vous êtes parent solo, si vous avez une maladie chronique, … ou si tout simplement vous n’avez pas très envie de repasser 5 ans à faire des études !
Mais tout est possible dans la limite de VOS CONTRAINTES qui sont donc impérativement à définir et à prendre en compte pour la réussite de votre projet.
Elles peuvent être minimes ou plus importantes, et elles sont les vôtres, sans jugement :
- certains me disent que 1000€ par mois est OK pour eux, pour d’autres cela ne sera pas le cas. Si la question financière est un blocage pour vous, vous pouvez aller creuser le sujet dans cet article.
- certains sont prêt à reprendre des études longues (comme dans ces témoignages pour devenir juge ou orthophoniste), d’autres ne peuvent ou ne veulent pas même s’il existe beaucoup de formations à distance
- certains sont prêts à déménager, d’autres veulent être nomades, d’autres vivent dans des zones avec peu d’emplois mais ne veulent pas bouger
Bref, les contraintes sont les vôtres et il faut les prendre en compte, les challenger parfois mais et elles font partie intégrante du projet dans ma méthode des 3 curseurs.
Je n’y arriverai JAMAIS : NON
MAIS, une fois ceci établi, il faut aussi stopper les “OUI MAIS” et y croire, et ne pas se donner que des contraintes !
Si vous ne voulez rien changer en termes de salaire, d’horaires, de lieu de travail, ne reprendre aucune formation …
il y alors peu de chances que le reste bouge 😉
Si vous avez envie de grands changements sans rien changer … Ca va moins bien marcher !!
Donc oui, il faut croire que les changements sont possibles, que vous en avez les capacités, qu’il y a des solutions possibles, que les employeurs vont vous laisser votre chance !
Il faut réussir à faire taire la petite voix “maléfique” qui dit “tu es trop vieux/vieille, bête, pas assez diplômé, trop…” et … PASSER A L’ACTION là aussi !
Un mini défi pour booster votre optimisme ?
Vous repérez votre petite voix à chaque fois qu’elle vous dit toutes ces choses qui sabotent le moral, qui poussent à ne pas y aller.
Et vous devez dans les 15 secondes, contrer avec une phrase positive pour stopper ENFIN le cercle vicieux.
Autre astuce, apprise en formation de psychologie positive avec POSITRAN et que j’adore, vous pouvez répéter cette phrase d’auto-sabotage en chantant sur un air de chanson de noël ou d’enfant : se dire qu’on est vraiment trop c… sur l’air de Jingle Bell “Tu es bête, tu es bête, vraiment très très bête….” tout de suite, c’est moins crédible !
Alors coming-out, personnellement ma phrase pour faire taire ma petite voix est un peu cash, je lui dis “ta GUEULE”, bon ce n’est pas tellement une tournure positive, mais elle a l’air de comprendre !
Confronter votre peur du changement pour oser
Ecouter attentivement la peur et lui répondre point par point
La peur vient vous dire aussi des choses utiles.
Une enquête, menée par Morning Consult por le compte d’Ultimate Kronos Group fin 2021 montre qu’en France 63 % des salariés ayant décidé de quitter leur travail regrettent aujourd’hui cette décision.
Ce chiffre fait peur justement, et je le relaie parce qu’il cache une réalité que je souhaite évidemment éviter : les démissions, les reconversions non préparées, sur un coup de tête.
En ayant peur de se tromper, de se “planter”, on peut éviter ses changements un peu trop rapides et non préparés parce qu’on prend son temps, on se prépare.
Le cahier de la peur !
Pour transformer vos peurs en passage à l’action, je vous propose de :
- prendre un cahier (ou un fichier excel !),
- noter chaque peur
- vous demander si elle est “vraiment vraie”, réaliste
- et de voir ce que vous pouvez faire pour y répondre pas à pas en utilisant notamment la méthode des petits pas
Et maintenant ?
Changer de voie, c’est souvent comme un saut en parachute. On a envie. On prend rendez-vous. On monte dans l’avion. Et là… la trouille.
Certaines personnes sautent direct. D’autres ont juste besoin d’un petit coup de pouce. Et d’autres réalisent qu’en fait… ce n’est pas le moment. Et ce n’est pas grave. Ce n’est pas un échec.
Ce qui compte, c’est d’avoir osé y penser. D’être monté dans l’avion. Même si vous ne sautez pas tout de suite, vous avez déjà avancé. Et parfois, ce n’est que partie remise.
Un guide pour commencer à oser !
VOUS FAIRE ACCOMPAGNER POUR LA DEPASSER
Si vous avez déjà essayé d’avancer par vous-même et que vous êtes toujours bloqués, vous savez peut-être qu’une personne à vos côtés pour faire le chemin serait nécessaire.
Le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure est là pour vous ! (CPF possible)
Liens utiles :
- Dépasser les peurs financières
- 5 freins à la reconversion
- Programme TROUVER SA VOIE
- RDV Diagnostic gratuit
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Je suis Annaick, j’ai créé AH Accompagnement en 2018 pour vous aider à vivre une vie professionnelle épanouie.
Après un DEA en Histoire de l’Art, un mastère en Marketing, 15 ans dans ce secteur d’activités, une vie parfois nomade, je me suis formée au coaching, aux transitions professionnelles et à la sophrologie pour créer des programmes qui vous accompagnent à 360° de manière personnalisée !