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5 clés pour gérer sa peur et vaincre ses résistances

La peur est une émotion humaine universelle, souvent perçue comme une faiblesse ou un obstacle à surmonter.

Vous êtes d’ailleurs probablement ici pour « lutter contre la peur », vaincre vos peurs !

Elle joue un rôle essentiel dans notre survie, nous protégeant de dangers réels et imaginaires, mais peut en effet être invalidante lorsqu’elle devient omniprésente et irrationnelle.

Elle peut alors freiner nos ambitions, notre bien-être et nos projets, notamment lorsqu’il s’agit de changement ou d’évolution. Comprendre ses mécanismes et savoir comment la gérer est donc fondamental pour avancer sereinement dans la vie et c’est ce que nous allons faire dans les lignes qui suivent, avec 5 étapes pour passer outre cette résistance, ne pas être dirigé pas vos peurs et reprendre la main sur vos envies.


Qu’est-ce que la peur ?

La peur est une émotion qui a joué un rôle important tout au long de l’histoire et de l’évolution de l’espèce humaine.

En fonction de ce qui la déclenche, elle peut être extrêmement intense et paralysante. 

Mais elle est également un paramètre nécessaire à notre sécurité. Certaines des peurs dont nous faisons l’expérience aujourd’hui restent étroitement liées à cet instinct de survie. Il s’agit d’une réaction viscérale dont le but a toujours été de se tenir éloigné du danger (les prédateurs entre autres) ou, le cas échéant, de nous donner la force nécessaire au combat pour la survie.

Aujourd’hui, les stimuli à l’origine de la peur sont parfois très différents, mais la réponse corporelle demeure la même. 

Bien qu’il soit intellectuellement possible de dépasser la peur, ses conséquences physiques sont en grande partie automatiques et peuvent être exténuantes

Les manifestations physiques de la peur

À l’instar de nombreuses autres émotions basiques, la peur induit nombre de réactions physiologiques dans le corps. Elle prend son origine dans la partie du cerveau appelée amygdale (1) et ses effets physiques préparent le corps à avoir la réponse efficace face à une situation dangereuse.

La peur induit en tout trois types de réactions :

  • La paralysie : cette réaction est enracinée dans notre réponse évolutive dans l’optique de nous maintenir cachés des prédateurs. 
  • La fuite : c’est la réaction instinctive qui pousse à s’éloigner de tout ce qui nous fait peur. L’adrénaline aide à s’éloigner rapidement de l’élément déclencheur.
  • Le combat : s’il est impossible de s’éloigner de la source de la peur ou de s’en cacher, la seule option restante est le combat. 

Selon la perception que vous avez de la situation, votre corps passe en mode paralysie, combat ou fuite. 

L’adrénaline joue donc un rôle majeur à ce niveau :

  • la fréquence cardiaque augmente 
  • les vaisseaux sanguins se contractent 
  • la fréquence respiratoire grimpe elle aussi

Les différentes formes de peur

Pourquoi a-t-on peur aujourd’hui ?

Certes aujourd’hui, lorsqu’on aborde la problématique de la peur, ce n’est généralement pas dans le sens de se protéger d’un prédateur à travers la fuite ou le combat. Mais ses diverses manifestations physiques demeurent les mêmes.

La peur aiguë est une émotion normale qui signale une menace potentielle pour votre intégrité physique ou émotionnelle.  Cela vous permet notamment d’agir rapidement pour vous sauver ou sauver les autres. En ce sens, cette émotion qui se caractérise par la ponctualité est bénéfique.

Le problème se pose lorsque l’on devient hypersensible à ces situations de peur aiguë. C’est ce que les spécialistes appellent peur chronique ou peur indirecte. Cela se produit : 

  • lorsque nous sommes continuellement exposés à des situations sans grands dangers, mais qui n’en demeurent pas moins stressantes ;
  • lorsque nous percevons notre environnement comme tel, il ne faut pas oublier que la peur est très fortement induite par les perceptions. 

 

Par exemple, une exposition continue à de nombreuses informations anxiogènes (guerre, divisions politiques, maladies, épidémies, chômage, pauvreté) peut nous amener à anticiper de manière irrationnelle des événements négatifs. 

Contrairement à la peur aiguë, la peur chronique peut réduire notre capacité naturelle à réfléchir à des solutions ou entreprendre des actions concrètes pour résoudre le ou les problèmes auxquels nous faisons face. 

Selon une étude conduite par l’université de Harvard, environ 19 % de la population a souffert d’un trouble anxieux au cours des 12 derniers mois.

Les peurs les plus courantes

1. La peur de l’échec

Cette peur est omniprésente dans la société moderne, que ce soit dans sa vie professionnelle, personnelle ou sociale. L’échec est souvent perçu comme un jugement de valeur sur soi-même, plutôt que comme une simple étape vers l’apprentissage.

La peur de l’échec est une peur profondément ancrée, souvent liée à des expériences passées et à des croyances limitantes. Elle peut se manifester par une tendance à l’auto-sabotage, à l’évitement des défis, ou encore par un perfectionnisme exacerbé.

D’un point de vue neuroscientifique, la peur de l’échec active les mêmes circuits neuronaux que ceux impliqués dans le danger physique. Elle engage principalement l’amygdale, une région clé du cerveau qui traite les émotions, notamment celles liées à la peur et à la menace. Lorsque nous anticipons un échec, l’amygdale envoie des signaux d’alarme, créant une réponse de stress qui peut entraîner de la paralysie, de l’évitement ou une baisse de confiance en soi.

2. La peur du changement et de l’inconnu

Changer de métier, déménager, commencer un nouveau projet : autant de situations qui peuvent générer de l’anxiété.

Cette peur est souvent liée à l’incertitude de l’avenir et au manque de contrôle sur les événements. Nous préférons rester dans une zone de connu, même si elle est insatisfaisante, plutôt que de prendre des risques et affronter l’inconnu.

Cette peur découle notamment du fait que le cerveau humain est  » câblé  » pour rechercher la stabilité et la prévisibilité.

Les études montrent que le cerveau humain réagit au changement comme à une menace. Par exemple, des recherches menées par l’Université de Londres ont montré que l’anticipation d’un changement active l’insula antérieure et l’amygdale, deux zones associées au stress et à la peur. Ces résultats démontrent que l’incertitude, qui accompagne souvent le changement, est perçue comme une menace pour la sécurité.

 

3. La peur du jugement des autres

Souvent associée au manque de confiance en soi, cette peur se manifeste par une crainte excessive de ce que les autres pensent de nous. Que ce soit dans un contexte social ou professionnel, cette peur du regard des autres peut limiter l’expression de nos opinions, de nos talents et de notre véritable personnalité.

 

4. La peur du rejet

Le besoin d’appartenance est fondamental chez l’humain, et la peur du rejet s’ancre profondément dans notre psychologie. Cette peur peut nous pousser à modifier notre comportement, à éviter les situations sociales ou à ne pas tenter certaines initiatives, par crainte de ne pas être accepté.

5. La peur du succès

Paradoxalement, certaines personnes craignent non pas l’échec, mais le succès. Ce phénomène peut s’expliquer par la peur des responsabilités accrues ou du changement que le succès pourrait entraîner dans leur vie.


Les 5 clés pour apprendre à gérer vos peurs

Le problème de la peur chronique est qu’elle se transforme en un mode de vie à part entière. La peur maintient sa victime coincée dans un cycle auto-entretenu de défaite et de frustration. 

Mais l’avantage avec cette émotion est que les manifestations physiques et psychologiques qui l’entourent sont généralement si désagréables qu’elles vous poussent à trouver une autre voie.

 

Pour ne pas laisser la peur vous contrôler, voici donc 5 pistes pour prendre le dessus !

 

1. Prendre conscience de ses peurs

 

2. Affronter progressivement ses peurs

 

3. 

 

4. 

 

 

1. Traitez le problème à la racine

La première étape pour surmonter la peur est d’en prendre conscience.

Comprendre d’où elle vient, ce qu’elle révèle sur nous et pourquoi elle nous freine est crucial.

Cette introspection permet notamment de distinguer les peurs rationnelles des peurs irrationnelles.

 

Sortez une feuille de papier et faites un remue-méninges en notant TOUT ce qui vous stresse.

Lorsque vous avez terminé, séparez en deux les éléments sur lesquels vous avez un impact de ceux sur lesquels vous n’en avez pas :

  • le soucis pour les études de vos enfants
  • perdre votre emploi demain
  • vs la fin du monde !

Pour tous les problèmes sur lesquels vous avez un impact, commencez à vous donner un sentiment de contrôle en notant les actions que vous pouvez entreprendre pour éviter que ces choses ne se produisent et les actions qui vous aideront à aller vers vos objectifs.

La méthode des petits pas est une très bonne solution ici pour avancer en « trompant » le cerveau qui n’aime pas les gros changements !

Identifiez les préoccupations plus abstraites, voyez si elles sont réalistes et là aussi ce que vous pouvez faire. Cela peut passer par couper les informations parfois, par « choisir » ses combats si « tout vous angoisse » : l’écologie, les guerres, les inégalités. Vous ne pourrez pas agir sur tout, mais peut-être sur une des causes qui vous touchent.

Mais vous verrez aussi que ces peurs ont souvent des racines plus profondes et il peut être intéressant, si cela vous gâche la vie, de lancer un travail de fond avec l’aide d’un spécialiste pour identifier les facteurs qui vous rendent aussi hypersensibles à ces stimuli. 

 

2. Confrontez vous petit à petit, préparez-vous

 

La confrontation graduelle aux situations qui nous effraient est une technique clé. Cela signifie sortir progressivement de sa « zone de confort », en affrontant des situations moins anxiogènes d’abord, pour habituer notre cerveau à tolérer l’inconfort.

Face à des peurs comme celles du changement ou de l’inconnu, la préparation est essentielle. Visualiser le scénario futur, anticiper les obstacles possibles et se former pour y faire face aide à réduire l’anxiété liée à l’incertitude.

 

3. Changez vos pensées !

Nos peurs sont souvent ancrées dans des croyances limitantes.

Par exemple, la peur de l’échec peut découler d’une croyance que l’erreur est synonyme d’incompétence. Remettre en question ces croyances et les remplacer par des pensées plus positives est un travail long, mais nécessaire pour surmonter ses peurs.

On peut alors transformer ses peurs en excuse et se cacher derrière : 

Et nous commençons à nous cacher derrière ces excuses au lieu d’agir pour aller de l’avant.

Posez-vous les questions suivantes la prochaine fois qu’une excuse vous trotte dans la tête. 

  • Êtes-vous vraiment là où vous voulez être dans la vie ? 
  • Choisissez-vous d’être à l’aise dans votre zone de « confort » qui est au final bien inconfortable plutôt que de relever vos défis ?

En devenant plus conscient de la propension de votre cerveau à utiliser des excuses pour ne pas être tenu responsable, vous serez plus apte à les identifier et à les rejeter en temps opportun.

 

 

5. Soutien et gestion du stress 

Les techniques de relaxation comme la méditation et la pleine conscience permettent de gérer plus efficacement les émotions négatives. Elles aident à prendre du recul, à vivre dans le présent et à ne pas se laisser envahir par des scénarios catastrophiques imaginés.

Qu’il s’agisse de mentors, d’amis ou de professionnels comme des coachs, l’accompagnement est un facteur clé dans la gestion de la peur.

Partager ses craintes, être guidé et encouragé par des personnes de confiance aide à dépasser ses blocages.

 

 

5. Jouez avec la peur

Et si vous utilisiez la peur comme levier avec la peur « de manquer quelque chose » ! C’est le FOMO (fear of missing out), si on utilisait la peur de manquer quelque chose !

Imaginez-vous à 90 ans, en fin de vie. Vous êtes assis dans votre fauteuil à bascule, réfléchissant à la façon dont vous avez vécu votre vie. 

  • Avez-vous des regrets ? 
  • Pourquoi aimeriez-vous avoir plus de temps ? 
  • Qu’auriez-vous aimé tenter ? 
  • Y a-t-il de la tristesse et/ou du regret ? 
  • Vous posez-vous la question : « Et si. . . ? ». 

 

  1. Ressler KJ. Amygdala activity, fear, and anxiety: modulation by stress. Biol Psychiatry. 2010 Jun 15;67(12):1117-9. doi: 10.1016/j.biopsych.2010.04.027. PMID: 20525501; PMCID: PMC2882379.


Et maintenant ?

Je remercie les équipes d’Olivier Roland pour cet article.

Je vous recommande de passer en mode observation pendant une à deux semaines en prenant un petit cahier ou en notant sur votre téléphone à chaque fois que vous ressentez une sensation de peur :

  • d’où elle vient, ce qui l’a déclenchée
  • vos sensations physiques
  • ce que vous auriez envie de faire naturellement : fuite, combat, paralysie
  • ce que vous pouvez faire comme 1ère petite action
  • comment vous vous sentez après ça

Vous pourrez ensuite voir si vous avez des « groupes » de peur, un sujet à traiter en priorité, ce qui améliore les choses … ou pas !

Pour le sujet « Trouver Sa Voie » qui est LA source de peur principale des lecteurs du site,

je vous propose de commencer par le guide OFFERT qui permet d’avancer grâce à ma méthode des 3 curseurs QUOI POURQUOI COMMENT

sur les éléments qui vous épanouiront au travail

en répondant aux questions du GUIDE.

Et si vous êtes prêt à vous lancer, je vous accompagne selon le stade de votre réflexion :

Si vous avez déjà essayé d’avancer par vous-même et que vous êtes toujours bloqués, vous savez peut-être qu’une personne à vos côtés pour faire le chemin serait nécessaire.

Le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure est là pour vous ! (CPF possible)

AH

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