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Reconversion pour devenir directrice d’école Montessori : le témoignage de Delphine

 Un nouveau témoignage au sein des parcours de reconversion avec Delphine qui vient nous raconter comment est né son projet de reconversion dans la création d’une école Montessori. 


Pourquoi une reconversion pour devenir directrice d’école Montessori ?

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Bonjour, pour commencer, pouvez-vous nous partager votre parcours scolaire ?

Après le bac, comme beaucoup de personnes, je ne savais pas quelle voie poursuivre pour mes études supérieures, ni quel métier je souhaitais exercer. 

Avec deux parents médecins, j’aurais pu aller vers cette voie, mais j’ai fait un bac ES et ma mère pensait que c’était un critère rédhibitoire. 

J’aimais aussi beaucoup les langues et dans mon for intérieur, je voulais devenir professeur d’anglais ou peut-être traductrice, mais ma mère m’a orientée vers une école de commerce.

Une fois le concours réussi, j’ai sauté dans le grand bain des études à l’étranger. Cette appétence pour les langues m’a permis de réaliser une partie de ma scolarité à Londres et je me suis orientée ensuite vers le marketing.

 

Comment s’est passé votre début de carrière professionnelle ? 

Après un début de carrière à Paris, j’ai voulu retourner dans le sud de la France et il a été compliqué à ce moment-là de trouver un poste en marketing. Les sièges des grands groupes sont plutôt en région parisienne ou à l’étranger. J’ai alors trouvé mon premier CDI dans l’administration des ventes au sein d’un organisme de formation pour les professionnels de santé, puis j’ai beaucoup changé d’entreprises. 

J’ai eu de très belles expériences en lien avec le conseil en risques psychosociaux et Qualité de Vie au Travail, la formation de chefs étoilés, le développement des chefs d’entreprises artisanales, la coordination pédagogique d’étudiants de l’enseignement supérieur. Du marketing au commercial en passant par le conseil, la formation et un peu de RH, je crois avoir passé en revue une grande partie des fonctions de l’entreprise. 

Malgré tout cela, une petite voix me disait qu’il me manquait quelque chose, que je n’étais pas à la bonne place.

 

Qu’est-ce qui vous a alors amenée à réfléchir à un changement plus important ?

J’ai fait un burn-out  dans une structure dans laquelle je portais beaucoup trop de choses. Je gérais tout tel un couteau suisse, en totale autonomie, sans avoir assez de moyens humains ni financiers. Je me confrontais aux limites de ma position hiérarchique avec trop de contradictions avec mes valeurs personnelles, mon éthique.

Par ailleurs, j’étais devenue maman et je me suis dit à ce moment-là qu’il fallait que je m’écoute et que j’arrête de me conformer aux attentes des autres et j’ai décidé de faire un accompagnement pour avancer dans ma réflexion.

 

Alors comment est né le projet de reconversion dans l’éducation Montessori ?

Pendant l’accompagnement, j’ai eu à réfléchir à ce que j’aimais vraiment. C’est un travail difficile parce qu’on ne le fait pas souvent et que je ne savais justement pas trop ce que j’aimais, mais plutôt ce que je ne voulais plus faire !

Le thème de la santé, de l’accompagnement et du soin sont ressortis. J’ai pensé aux métiers par exemple de psychomotricien et ergothérapeute, mais je ne me voyais pas repartir dans de longues études en étant maman de 2 enfants de moins de 6 ans.

Les autres thèmes qui sont apparus étaient l’enseignement, le professorat, les langues. Et parallèlement, j’ai un grand besoin d’autonomie, d’indépendance dans ma manière de travailler. 

J’ai pu penser aux métiers du coaching, mais après quelques enquêtes métier, je ne me voyais pas dédier une partie de mon temps de travail à faire de la prospection commerciale et du marketing pour trouver des clients pour vivre de ce métier : j’ai donc écarté cette option. 

Dans l’idée de la transmission qui m’intéressait, j’ai vécu une expérience personnelle compliquée avec ma fille aînée : elle a fait un début de phobie scolaire en Moyenne Section de maternelle, ce qui a fait écho à mon rapport à l’école.

Je me suis beaucoup interrogée sur la nécessité de proposer des alternatives à des enfants qui ne rentrent pas toujours dans le moule.

J’ai commencé à m’intéresser aux pédagogies alternatives, j’ai dévoré les ouvrages de Maria Montessori, j’ai étudié les différents modèles éducatifs (pays scandinaves) pour créer l’école que j’aurais aimé avoir et que je voudrais pour ma fille et les enfants dans le futur. J’ai ensuite pris la décision de scolariser ma fille dans une école Montessori bilingue, car j’ai été convaincue par la méthode, la philosophie de vie, les piliers de cette pédagogie développée par le Dr Maria Montessori depuis plus d’un siècle.  

J’ai ensuite échangé avec plusieurs personnes, créatrices d’écoles et j’ai décidé de devenir fondatrice et directrice d’une école Montessori.


Devenir directrice d’école Montessori : la formation

Quelles sont les formations nécessaires pour ouvrir une école Montessori ?

En échangeant avec des personnes qui avaient ouvert des écoles, j’ai décidé de commencer par me former au métier d’éducatrice Montessori pour mesurer l’ampleur de la tâche, me mettre dans la peau d’une éducatrice avec toutes les missions et responsabilités que cela incombe. Il me fallait des compétences professionnalisantes et pas seulement quelques jours d’initiation à la pédagogie. Cela n’est pas obligatoire, mais j’ai envie de pouvoir aussi transmettre aux enfants et de vraiment bien savoir de quoi je parle.

Dans le cadre de cette formation qualifiante d’une année, je mets en pratique tous les acquis théoriques au sein d’une école maternelle Montessori.

 

Les formations pour devenir Éducatrice Montessori sont nombreuses et pas « reconnues ».  Comment l’avez-vous choisie et quels conseils donneriez-vous ?

Il y a effectivement beaucoup d’offres et il faut se méfier. Dans les critères importants selon moi :

  • il faut manipuler le matériel, être au contact des élèves, il faut donc toujours du présentiel même si une petite partie peut se faire à distance pour réviser les présentations de matériel notamment.
  • il faut un nombre d’heures théorique minimum et de travaux personnels pour appréhender l’ampleur de ce poste 
  • et évidemment un stage avec un nombre d’heures conséquent pour observer et pratiquer en ambiance

J’ai choisi la formation d’Apprendre Montessori de Sylvie d’Esclaibes qui est une référence et pionnière en France dans la création d’écoles Montessori. 

 

Quel est le contenu d’une formation pour devenir éducatrice Montessori ?

Il y a une partie théorique sur l’ensemble de la pédagogie, de la pratique en centre sur l’utilisation du matériel propre à la pédagogie Montessori (160 heures), des visios de consolidation, des modules à visionner.

Et ensuite beaucoup de travail personnel, de création de son propre matériel (les photos qui illustrent l’article sont du matériel créé par Delphine), de lectures, de sujets réflexifs, de progressions pédagogiques à créer, de suivi d’élèves à envoyer (environ 300 heures)

Et un stage avec 2 journées par semaine (cela peut être plus selon les possibilités d’accueil de l’école et de l’apprenant), ce qui représente environ 308 heures.

C’est très dense, c’est une formation compliquée à suivre avec une activité professionnelle à côté ou en congé parental.

 

Et vous vous formez donc en même temps pour devenir directrice d’école ?

Oui, en parallèle, je suis une formation en distanciel pour les créateurs d’écoles indépendantes. Je ne veux pas créer une école parentale pour y scolariser mes enfants et une fois plus grands, tout arrêter. Je souhaite une école maternelle et élémentaire bilingue.

L’association « Créer son école » propose des accompagnements pour les porteurs de projets, elle a lieu en distanciel pendant 4 mois avec des webinaires de 3 heures, des modules en e-learning et des entretiens de suivi.

Cela me semble vraiment clé, je vois en effet trop de porteurs de projets qui se lancent seuls sans connaissance en droit, en administratif et qui échouent.

Le métier de directrice d’école Montessori

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Qu’est-ce qui vous plaît le plus aujourd’hui dans votre nouvelle vie professionnelle ?

C’est de travailler avec les enfants, les voir se construire petit à petit, les sensibiliser à pleins de sujets, les observer et les voir évoluer.

Je participe à mon niveau à créer les adultes de demain, qui ont confiance en eux. Je pense qu’adulte, c’est déjà un peu trop tard.

 

Dans la partie « éducatrice » Montessori, quelles sont les choses compliquées à connaître selon vous ?

C’est un métier très énergivore. Il faut supporter d’évoluer avec de jeunes enfants, l’environnement parfois bruyant et être à l’aise avec la gestion de classe

Quand je me suis retrouvée dans cette classe de 2 à 5 ans, la première semaine, c’était un peu déroutant parce qu’il fallait poser le cadre, définir les règles de vie, que tout le monde fasse connaissance (élèves comme enseignants) et s’adapte l’un à l’autre.

Lorsqu’on ne connaît pas le fonctionnement d’une ambiance Montessori, cela peut vraiment surprendre de voir des élèves évoluer librement au sein de la classe, observer les autres, coopérer sur des activités… Ils sont tellement autonomes pour des enfants d’âge « maternelle », c’est époustouflant. 

Puis, on prend confiance et se dessine petit à petit une légitimité à se mettre en action après la phase d’observation.

J’avais peur de ne pas avoir la patience avec les enfants même si c’est une de mes qualités et au final ce n’est pas un problème. Le travail sur sa posture est clé, en me formant à la psychologie de l’enfant, je me positionne en tant que guide de l’enfant.

Je me sens plus écoutée avec la classe qu’avec mes propres enfants !

 

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans votre chemin de reconversion ?

C’est de continuer malgré les questionnements et les doutes de l’entourage.

Mes parents sont inquiets, pour eux la réussite professionnelle est forcément financière. Ils n’ont pas connu ce marché du travail en perpétuel changement. Ils ont toujours occupé le même métier toute leur vie, en libéral, dans un pays qui manque cruellement de professionnels de santé aujourd’hui. La reconversion professionnelle demande beaucoup de courage, car il faut dépasser certains freins.

Mais je continue sur ma lancée parce que je suis déterminée et convaincue que c’est vers là que je dois aller !

 

Quels sont vos projets justement pour la suite ?

Je vise une ouverture d’école en septembre 2024 dans les Bouches-du-Rhône, mais il y a la recherche de locaux et des paramètres que je ne maîtrise pas. Je suis en quête de mon binôme (direction pédagogique) avec qui avancer sur le projet pour des raisons administratives notamment.

 

Et ma question traditionnelle de la fin : et si c’était à refaire ?

Je le referais mille fois et même plus tôt.

Dans mon cheminement personnel, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais, car à 36 ans, j’ai encore l’énergie qu’il me faut pour entreprendre ce beau projet.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin sur les thèmes abordés avec Delphine :

 

 

 

 

  • Delphine parle de l’importance de bien se connaître, elle a défini ses critères :
    • l’indépendance
    • pas de prospection
    • pas de longue reprise d’études
    • la transmission

qui lui ont permis après des recherches d’identifier la pédagogie Montessori comme étant ce qui lui parlait le plus au sein des différentes solutions éducatives.

Pour rappel, la pédagogie Montessori est une méthode d’enseignement qui met l’accent sur l’individualisation de l’apprentissage, l’autonomie et la liberté de choix de l’enfant. Elle a été développée par la médecin et éducatrice italienne Maria Montessori au début du XXe siècle.

La pédagogie Montessori repose sur l’idée que les enfants sont naturellement curieux et ont une forte capacité d’apprentissage. Le rôle de l’éducateur est donc de créer un environnement d’apprentissage stimulant, dans lequel l’enfant peut explorer et apprendre à son propre rythme.

 

Je vous propose de réfléchir aux critères clés pour vous dans votre futur projet à travers ce guide OFFERT : 


Si vous sentez que vous avez besoin

  • d’aller plus loin dans le démêlage,
  • de valider que ce projet est le bon

c’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure !

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AH ACCOMPAGNEMENT SEPT 2021

Annaick

Je suis Annaick, j’ai passé 15 ans dans le marketing avec des moments joyeux et d’autres beaucoup moins, vécu 1 expatriation et un retour en France qui m’ont amenée à me poser encore plus de questions sur mes envies professionnelles J’ai créé AH Accompagnement pour ceux et celles qui comme moi ont envie d’être épanoui au travail et par le travail. Je vous accompagne donc à trouver ou retrouver votre voie et à prendre votre envol professionnel avec des séances en ligne et des programmes personnalisés.

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