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Reconversion : comment devenir ergothérapeute ?

Les témoignages de Delphine et Sarah

 

Dans les parcours de reconversion que je vous partage sur le site pour vous inspirer, une petite nouveauté avec non pas un mais deux témoignages !

Pour vous aider à en savoir plus sur la reconversion au métier d’ergothérapeute, j’ai en effet interviewé à la fois Sarah qui s’est reconvertie il y a plusieurs années après des études d’ingénieur et Delphine qui est entrain de finir la dernière année d’études pour devenir ergothérapeute après une carrière dans les achats.

Ces regards croisés permettent d’avoir à la fois un peu de recul sur le métier et la réalité des études d’ergothérapie en ce moment !

Je les remercie toutes les deux pour le temps et les échanges très riches dans des emplois du temps bien denses !


Pourquoi une reconversion vers le métier ergothérapeute ?


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Sarah : d’ingénieur à ergothérapeute, depuis 7 ans

 

Bonjour pour commencer est-ce que vous pouvez me parler de votre parcours ?

 J’ai fait un Bac S, on m’orientait ensuite vers une prépa pour intégrer une école d’ingénieur.

Mais je sentais que ça n’allait pas aller parce que j’étais très timide, pas du tout dans la compétition. J’ai donc fait un BTS forestier et j’ai adoré : c’était très au calme, dans la nature avec les odeurs, les arbres.

Mais j’avais un an d’avance, et pour une très jeune femme dans un milieu très masculin il était difficile de trouver du travail.

J’ai donc continué mes études pour devenir ingénieur agro avec une spécialité sur le développement durable. Mais très vite je me suis rendue compte qu’avec ce niveau, on est loin du terrain et aussi on nous demande de nous spécialiser et je suis très curieuse de plein de choses, je n’ai pas du tout un profil spécialiste.

J’ai travaillé malgré tout dans ce secteur du développement durable auprès d’agriculteurs puis effectué une 1ère « bifurcation » en allant travailler dans un lycée qui montait une formation au développement durable pour adultes dont beaucoup étaient en reconversion.

J’ai bien aimé certains aspects, mais l’animation de groupe me prenait énormément d’énergie, je reste une « timide » et suis plus à l’aise en petit comité !

J’ai donc eu envie d’un plus gros changement !

 

Alors comment est arrivée l’idée d’une reconversion vers le métier d’ergothérapeute ?

J’ai fait un accompagnement professionnel et les différents tests, exercices montraient tous qu’il « fallait » que j’aille vers la santé, mais quelque chose bloquait, je résistais !

On a donc travaillé sur ce blocage et j’ai compris en fait que je refusais le secteur de la santé parce que mes parents étaient médecins et que j’associais le secteur à l’urgence, les astreintes, etc.

Je voulais donc bien la santé, mais il fallait trouver des métiers qui n’aient pas cette notion « d’urgence ».

Il fallait aussi que ce soit un métier technique et pratique avec une vision globale de la personne dans son environnement matériel et social. Je ne voulais pas trop me spécialiser.

Et enfin je ne voulais pas de trop longues d’études parce que je les finançais.

J’ai ensuite hésité entre kiné et ergothérapeute, j’ai passé les concours pour les 2 et j’ai eu ceux pour l’ergothérapie !


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Delphine : des achats à l’ergothérapie, en dernière année

Même question Delphine, est-ce que vous pouvez me parler de votre parcours ?

Toute jeune je voulais être puéricultrice, mais on m’a dit vous avez des bonnes notes il faut faire une filière générale.

J’ai fait un bac ES ce qui a mis de côté le paramédical et ensuite j’ai « suivi le mouvement », d’ES vers le commerce.

J’ai fait un IUT « Techniques de commercialisation » et j’ai découvert le métier d’acheteur, j’ai continué en école de commerce et dans le métier des achats ensuite.

Mais j’ai assez vite eu envie d’autres choses et une petite voix m’appelait vers le paramédical.

 

Pourquoi le paramédical justement ?

J’avais envie d’aider les gens, j’ai une histoire familiale autour de mon frère et de ma grand-mère qui m’a donné envie d’aider les personnes en difficulté, en souffrance.

 

Et comment est arrivée spécifiquement l’ergothérapie ?

J’ai fait un accompagnement professionnel pour m’aider à me lancer, le paramédical ressortait, mais par exemple :

  • infirmière était trop « médical »,
  • sage-femme m’attirait, mais 5 ans d’études cela me paraissait compliqué
  • et j’ai découvert l’ergothérapie en parlant avec la fille d’une amie de ma mère.

J’avais envie d’aider les gens avec une approche de thérapie par l’activité, par l’occupation.

Suite à ça j’ai fait 2 stages pendant mes vacances et j’ai aimé alors j’ai déposé le dossier pour l’école d’ergo à Lyon.

J’avais un peu peur, mais grâce à l’accompagnement je me suis dit que si je ne le tentais pas je le regretterais et qu’au moins j’aurais essayé !


Les études d’ergothérapie


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Concrètement comment s’est passée l’entrée en école d’ergothérapie, la sélection ? Et comment vous y êtes-vous préparée ?

Pour Sarah, il y existait un concours et quelques entrées sur dossier mais elle eu envie de tenter le concours pour se prouver qu’elle pouvait le réussir !

Pour Delphine, il y avait des sélections sur dossier ou sur concours (le concours n’existe plus, voir fiche métier) et elle avait le choix entre Lyon & Clermont.

Il fallait montrer que le projet était validé et motivé, les stages sont importants dans ce cas tout comme l’accompagnement.

Delphine raconte : « J’ai su le 14 juin pour le 1er septembre que j’étais acceptée et j’étais encore en poste, j’ai eu un peu de chance et j’ai pu bénéficier d’un licenciement économique, ce qui m’a permis de financer ma formation qui coûte 2000€ l’année. »

 

Les études pour devenir ergothérapeute durent 3 ans. Que pourriez-vous en dire à tous ceux et celles qui ont envie de tenter et à qui une reprise d’études fait un peu peur ?

C’est une formation très dense.

Au Canada, la formation se fait en 5 ans donc il n’est clairement pas possible de travailler à côté, le nombre d’heures est plus dense que les kinés en 4 ans.

La première année est plus compliquée parce qu’il y a beaucoup de choses à apprendre par cœur en anatomie, physiologie…

Après le 1er semestre que Delphine dit avoir vécu comme un « rouleau compresseur », les choses vont mieux, il y a aussi un système de parrainage qui permet de mieux comprendre comment travailler.

Et finalement Delphine conclue sur la richesse de pouvoir de nouveau étudier et si elle pouvait elle continuerait à étudier après ces 3 années de formation !

Sur 3 ans, à Lyon il y a 9 mois de stages.

Pour cette partie de stage, Sarah souligne que les profils en reconversions sont plutôt « avantagés » puisqu’ils ne sont pas en découverte de l’entreprise.

 

Quel est le profil des personnes en école d’ergothérapie ?

On est 10 en reconversion sur 40 et on s’est soutenu me raconte Delphine.

L’école est très bienveillante, on ne se tire pas dans les pattes.



Le métier d’ergothérapeute


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Le métier d’ergothérapeute reste mal connu, comment pourriez-vous l’expliquer ? Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ?

En tant qu’ergothérapeute, on part du principe que la personne est handicapée par son environnement, il faut adapter l’environnement à la personne.

C’est un métier de rééducation, de réadaptation.

On va aider les gens à réaliser des activités importantes pour eux quels que soient leur problème de santé.

On peut aider la personne à faire soit différemment, soit en trouvant quelque chose qui plairait autant s’il n’est pas possible de simplement adapter.

On peut ensuite travailler avec des bébés comme avec des personnes en fin de vie. C’est un métier qui permet une grande diversité et les situations et solutions à trouver sont à chaque fois différentes puisqu’on s’adapte à la personne.

Il demande -et c’est aussi une force- de continuer à se former tout au long de sa pratique.

 

Voici quelques champs d’application, l’ergothérapeute peut : 

  • Mieux installer un poste de travail en école du dos
  • Pour une personne qui se retrouve définitivement en fauteuil roulant travailler sur les thématiques de « comment repréparer mes repas » comme de choses beaucoup plus personnalisées : « je veux aller à nouveau à la pêche avec mes copains ». C’est là qu’on s’adapte à la personne et à ses besoins, envies, à ce qui lui permettra de se sentir bien dans sa vie.
  • Réapprendre à faire ses lacets avec une seule main en centre de soins de suite
  • Faire un bilan sensoriel. Il s’agit d’explorer avec la personne, les sens plus sensibles que la moyenne, réguler le niveau de perception, adapter son planning et son environnement …
  • Faire des visites de domicile de personnes âgées pour qu’elles puissent rester chez elle après une chute
  • En libéral, travailler sur les troubles des apprentissages. On voit monter des demandes sur des troubles du développement, l’ensemble des troubles « dys » pour voir quel aménagement proposer à l’enfant.
  • Sarah et la tutrice de Delphine sont spécialisées dans les troubles de l’oralité aussi pour adapter l’environnement à ses troubles et c’est une spécialité assez rare et nouvelle.

 

Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour travailler comme ergothérapeute ?

  • Aimer le contact avec l’humain, être à l’écoute de la personne et des aidants, de son environnement
  • La créativité, il faut toujours trouver des solutions propres à chaque personne pour pouvoir personnaliser des solutions
  • Se remettre continuellement en question
  • Avoir une capacité de résilience, on accompagne au mieux, mais on ne soigne pas et il n’y a pas de solutions miracle

 

Comment peut-on pratiquer le métier d’ergothérapeute : en libéral ? en institution ?

Sarah a commencé à travailler dans un Ehpad et en hôpital psychiatrique.

Elle s’est ensuite installée en libéral, mais si elle aime pouvoir travailler à son rythme, elle est moins à l’aise avec la partie « commerciale », se faire connaître et se faire payer !
Elle a donc ensuite repris un poste de salariat et de coordination pendant plusieurs années avant de se remettre récemment à son compte !

Delphine envisage de mixer les 2 en travaillant en libéral dans un cabinet avec des ergothérapeutes spécialisés dans les enfants et en institution à côté pour le partage.


Et ma question classique de la fin « si c’était à refaire » ?

Delphine a répondu : 

Je referai tout pareil !

On nous le dit dès le début ça passe vite ces 3 ans d’études et c’est vrai, alors peut-être, je profiterai encore plus !

J’ai toujours aimé étudier et j’en ai encore plus profité parce qu’à 38 ans j’étais beaucoup moins stressée qu’à 20 ans !

Je me disais au pire si ça ne marche pas t’as déjà un diplôme, tu auras essayé ! Si on n’essaie pas, on s’éteint à petit feu.

 

Sarah

Oui 100% et je changerai sans doute encore !

Je m’ennuie facilement alors je me dis que là je ne m’ennuie pas du tout, avec un enfant jeune ça va bien comme ça, mais si jamais l’envie de changement revient je trouverais un autre centre d’intérêt ! Il faut juste faire attention à l’équilibre financier et l’anticiper.

Comment devenir ergothérapeute

Les informations pratiques

Voici quelques informations pratiques !

Pour devenir ergothérapeute

il est nécessaire de passer par trois années de formation afin d’obtenir le Diplôme d’État d’Ergothérapeute (DEE). Cette formation est dispensée dans un des 14 instituts de formation en ergothérapie en France.

 

Les conditions d’accès en école

Admission sur dossier (avec ou sans entretien)

Public éligible

  • Les élèves inscrits en classe de terminale, âgés de 17 ans au moins au 31 décembre de l’année d’entrée.
  • Les candidats titulaires du baccalauréat ou d’un titre équivalent
  • Les candidats en réorientation d’études
  • Les candidats en reconversion ou en promotion professionnelle

Inscription :  Sur la plateforme PARCOURSUP

FICHE METIER ERGOTHERAPEUTE

Et vous aujourd’hui ?


Sarah et Delphine se sont fait accompagner avant de lancer leur reconversion en ergothérapeute.

Ces accompagnements ont pu faire avancer le sujet tant sur :

  • le projet même pour Sarah : le besoin de diversité, pas d’astreinte pour son COMMENT, etc.
  • que sur le fond et les peurs : pourquoi le blocage sur le paramédical, oser se lancer en se disant « j’ai déjà un métier, je n’ai rien à perdre tout à gagner » !

Pour vous aider à définir votre projet plus précisément, je vous propose de commencer par le GUIDE OFFERT qui vous permettra de démêler les fils !

 

 

Vous pouvez aussi découvrir les autres témoignages de reconversion dans le secteur de la santé 

et si vous vous dites aussi que vous êtes généraliste avec le problème « oui mais je n’ai pas de passion », ce n’est pas très grave et je vous propose :


GUIDE OFFERT 2021 AH ACCOMPAGNEMENT TROUVER SA VOIE


Si vous sentez que vous avez besoin d’aller plus loin dans le démêlage, que le secteur de la santé vous attire, mais que vous hésitez entre plusieurs métiers par exemple, et que les blocages sont aussi dans la tête, c’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure !

Vous serez peut-être alors la prochaine personne à témoigner comme Amélie qui vient de terminer le programme TROUVER SA VOIE LA GRANDE AVENTURE et qui s’apprête à envoyer ses dossiers dans les écoles d’ergothérapie !

Voici son témoignage :

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Amélie
Programme Trouver Sa Voie
9 novembre 2021

Qu’est-ce ce que tu as aimé dans l’accompagnement Trouver Sa Voie et que tout le monde devrait savoir !?

Tout au long de l’accompagnement, j’ai adoré la qualité des échanges, le professionnalisme et la précision, la pertinence des supports, des questions, et l’introspection progressive, le soutien bienveillant d’Annaick pour trouver sa voie.

AH accompagnement est un accompagnement personnalisé, sur mesure!

C’est un investissement indispensable pour qui veut opérer un réel changement dans sa vie professionnelle.

Pour construire un projet solide et concret.

 

Comment tu te sentais avant l’accompagnement, quels sont tes mots à toi ?

Avant cet accompagnement, j’étais déterminée. Je savais que je voulais vraiment me donner toutes les chances de réaliser un changement dans ma vie professionnelle.

Mais je savais que j’avais besoin d’aide pour y parvenir. Sans quoi, je trouverais mille et une excuses pour stopper la réflexion.

La 1ʳᵉ session gratuite de 45 minutes m’a permis de confirmer que “j’accrochais” avec Annaick, et qu’elle saurait me soutenir avec professionnalisme, bienveillance et une bonne dose d’humour!

Hormis cette détermination, j’étais pétrie de doutes !

Mais qu’il est grisant d’avoir cette liberté d’écrire une nouvelle page, d’imaginer une vie différente.

 

Qu’est-ce que l’accompagnement t’a permis de faire ou te peux te dire que seule tu n’aurais pas réussi ?

Cet accompagnement m’a permis de mener à bien une introspection personnelle et professionnelle.

Ce bilan est désormais le socle en béton armé de ma reconversion professionnelle. Il me donne toute l’assurance et la détermination pour mener mon projet à terme.

 

Comment tu sens à la fin de cet accompagnement alors?

Je suis soulagée, heureuse et fière d’avoir accompli cet accompagnement.

Au-delà de porter un projet qui me colle à la peau, j’ai gagné en assurance car je sais ce que je vaux, et ce pour quoi je suis faite.

Et c’est un pas de géant.

Après cet accompagnement, je sais que j’ai la force de continuer à faire vivre ce projet, je me le suis approprié pleinement.

Et je n’ai plus besoin de l’approbation de quiconque, ni des séances avec Annaick. Bref, j’ai grandi!!

 

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AH Accompagnement

Annaick

Je suis Annaick, j’ai passé 15 ans dans le marketing avec des moments joyeux et d’autres beaucoup moins, vécu 1 expatriation et un retour en France qui m’ont amenée à me poser encore plus de questions sur mes envies professionnelles Et c’est au cours de cette 2ème expatriation au Moyen-Orient, que j’ai créé AH Accompagnement pour ceux et celles qui comme moi ont envie d’être épanoui au travail et par le travail. Je vous accompagne donc à trouver ou retrouver votre voie et à prendre votre envol professionnel avec des séances en ligne et des programmes personnalisés.

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