comment arrêter de se sentir en décalage au travail

Pourquoi et comment trouver sa place au travail : 3 clés pour décrypter

Encore la semaine dernière, A., une cliente, me confiait :

« Mais tu crois que je vais réussir à trouver vraiment ? »

Elle se sentait perdue, persuadée que son problème n’avait pas de solution.

Dans son entreprise, elle avait l’impression que tout tournait autour des jeux politiques. Son poste lui semblait inutile : elle s’ennuyait vite, et avait du mal à croire que ce serait différent ailleurs.

Je comprends très bien ce doute. Quand j’ai moi-même eu envie de changer, j’ai d’abord essayé de “simplement” changer d’entreprise. Mais ça n’a rien résolu : j’avais beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouvais pas ce fameux projet miracle qui réunirait mes critères.

Et pourtant, je vous écris aujourd’hui que votre juste place existe.

Elle n’est pas un mythe, ni un privilège réservé à quelques chanceux.

Mais pour la trouver, encore faut-il comprendre :

  • pourquoi ce sentiment de décalage est si fréquent,
  • ce qui peut se cacher derrière le “je ne me sens pas à la place dans le monde du travail”
  • et surtout 3 clés pour savoir comment trouver votre juste place, sans baguette magique

“Je ne trouve pas ma place au travail” : pourquoi

1. Jouer un rôle, porter un masque

Un des facteurs principaux d’épuisement, du sentiment de décalage, c’est la sensation de jouer un rôle en permanence.

Au début, on se dit que “c’est le jeu” : faire bonne impression, se plier aux codes, sourire quand on n’en a pas envie. Mais au fil du temps, on se fatigue de ce masque.

Beaucoup de mes client(e)s décrivent le monde professionnel comme un théâtre où “tout le monde fait semblant” et se demandent : « Si tout est faux, comment puis-je y trouver ma place ? »

Ce malaise est encore plus fort quand on est hypersensible ou atypique. Parce qu’on a un radar pour les incohérences, les non-dits, les jeux de pouvoir. Et comme on veut bien faire, on surjoue l’adaptation. Jusqu’à l’épuisement.

2. Les passages clés

Ce sentiment de décalage peut apparaitre dès les premières années de carrière (et même dans la vie en général)

mais il “explose” souvent au moment de la fameuse crise du milieu de vie ou de moments charnières. 

Le psychologue Carl Jung en parlait déjà :

« La première moitié de la vie se consacre à construire un faux-soi, la seconde à le retrouver. »

A un moment, ce qui semblait “tenir debout” jusque-là ne nous convient plus.

Les priorités changent. La maternité, par exemple, agit souvent comme un révélateur : ce qui paraissait supportable avant devient difficilement acceptable, nos priorités changent aussi.

 

 

3. Alors c’est quoi, “être soi” ?

Etre soi ne signifie pas être la même personne partout.
Nous avons plusieurs “soi” : la mère ou le père, l’ami·e, l’amant·e, le ou la professionnelle… Tout cela, c’est nous.

Le problème commence quand l’écart devient trop grand entre ce qu’on est et ce qu’on montre.

Quand on a l’impression de se trahir soi-même.

Les “atypiques” ressentent particulièrement ce décalage, même sans savoir le nommer. Mais la vérité, c’est que chacun peut en souffrir.

En réalité, le cœur du sujet n’est pas d’avoir “une seule identité authentique”, de se dire qu’on peut tout dire au travail, rien masquer, mais de trouver un espace professionnel où l’on peut exprimer ses différentes facettes sans se renier.

Qu’est-ce qui me fait me sentir en décalage ?

Liste critères je ne me sens pas à ma place en entreprise
  • Je vais vite, je demande de la qualité : au début ça plaît, puis je m’ennuie… ou j’agace.

  • Je ne supporte pas l’injustice ni les jeux politiques ; j’ai du mal à “jouer le jeu”.

  • Voir des personnes promues sans compétences me décourage (et m’énerve).

  • Le “faire savoir”, se mettre en avant, le personal branding m’épuisent.

  • Je vois vite les limites de mes managers… et ils le sentent 

  • Bon/bonne élève : je me donne beaucoup, ce n’est pas reconnu ; on me dit “on ne te demande pas autant” → je perds confiance.

  • Perfectionniste, j’ai du mal à lâcher ; je m’épuise.

  • L’open space et le small talk me vident

  • Je masque mal ce que je ressens ; quand je ne suis pas d’accord, ça se voit (même si j’essaie de m’adapter).

 

Voici une  liste non exhaustive de ce que j’entends au quotidien (et de ce que j’ai pu vivre moi-même dans ma vie pro !).

Il y a de nombreuses raisons différentes de se sentir en décalage dans le monde professionnel, on n’est – heureusement – pas obligé de tout cocher, j’ai essayé de mettre un peu d’ordre en classant en 3 catégories :

1 Les compétences

Un premier facteur est lié à l’usage de nos compétences.

  • Quand elles sont sous-exploitées, c’est l’ennui assuré → le fameux bore-out.

  • Quand elles sont gaspillées → si on passe ses journées à faire des choses avec déplaisir, en se disant qu’on n’est pas doué pour ça, qu’elles ne servent à rien ….

  • Quand elles sont sur-sollicitées, on vit dans la suradaptation → fatigue et perte de confiance.

Certains souffrent particulièrement de ce déséquilibre. Ils ont besoin de stimulation intellectuelle, de projets variés, d’apprendre sans cesse. Sinon, ils décrochent vite.

2. Le sens

Deuxième grand facteur : le sens.

C’est ce qu’on appelle parfois le brown-out : ce moment où on se dit que son travail n’a pas de valeur, qu’il ne sert à rien.

Quelques exemples récents dans mes accompagnements :

  • En QSE (Qualité, Sécurité, Environnement), A. qui sent que ses actions n’existent que pour “coche[r] les cases légales”.

  • En RSE, quand les demandes sont surtout du greenwashing.

  • En contrôle de gestion, on demande parfois à C. de “modifier légèrement” les chiffres pour embellir la réalité.

Difficile, dans ces conditions, de se sentir à sa place. Car nos valeurs sont heurtées.

Pour les hypersensibles et atypiques, ce décalage est encore plus violent. Ils ont un besoin viscéral de cohérence : si leur travail va contre leurs convictions, ils décrochent ou s’épuisent à résister.

3. Le rythme, le salaire …

Les questions récurrentes que j’entends autour des conditions de travail :

  • “Faut-il travailler 100 heures par semaine pour être reconnu·e ?”

  • “Si je veux plus de sens, dois-je accepter de gagner beaucoup moins ?”

  • “Puis-je ralentir sans être jugé·e comme paresseux·se ?”

 

Ici trouver sa place peut paraitre difficile tant on peut avoir l’impression qu’il n’existe qu’une manière de pouvoir avoir une vie professionnelle avec de l’évolution et un salaire satisfaisant : travailler beaucoup, faire des jobs qui n’ont pas forcément de sens, rentrer dans le moule…

  • On peut avoir envie de faire autrement sans vouloir diviser son salaire par deux, sans vouloir complètement changer son style de vie et renoncer à tout. 
  • On peut avoir envie d’évolution professionnelle sans devenir manager et on a du mal à voir comment.
  • On peut se dire que la solution est de se mettre à son compte… mais avoir peur de l’instabilité et pas envie de “se vendre”, de prendre la casquette de l’entrepreneur pourtant indispensable.

 

Et c’est le tiraillement entre toutes ces envies qui fait dire que trouver sa place dans le monde du travail est “impossible”.

  Comment se sentir enfin “à sa juste place” dans la jungle professionnelle ?

3 clés pour trouver votre place au travail

1.  Se connaître : pour trouver, il faut savoir quoi chercher

 

Pour arrêter la sur-adaptation, pour arriver à trouver l’endroit où vous allez vous sentir bien. Il faut commencer par savoir ce qui va vous faire vous sentir bien.

Alors évidemment dit comme ça, ça parait basique, mais si vous lisez cet article, il y a de trèèèès grande chance que vous ayez un profil de “people pleaser”, en sur-adaptation permanente pour faire plaisir aux autres,  qui ne sait donc plus ce qu’il/elle aime LUI/ELLE.

Alors aller à votre écoute (pas juste en mode “la réponse est en toi” mais avec des exercices, une méthode, un accompagnement si besoin), va donc être la base pour savoir dire “mais au fond qu’est-ce que je veux moi” :

  • Quelles sont mes compétences naturelles (ce dans quoi je suis bon·ne sans effort) mais surtout mes appétences ?

  • Quelles sont mes valeurs non négociables ?

  • Quel rythme de vie est soutenable pour moi ?

 

Se connaître, c’est le point de départ pour accepter ses contours et chercher l’espace où ils s’exprimeront le mieux.

🎁 Je vous propose un guide offert pour explorer ces différents critères et aller trouver cette place !

2. Chercher le bon terrain de jeu

Il s’agit de trouver le bon cadre.
Pas forcément un “projet miracle” qui réunisse toutes les cases, mais un terrain compatible avec vos besoins et notamment :

A. Mettez en avant ses atouts (et choisir les environnements qui les valorisent)

Réfléchissez à vos “différences”  :

  • Curiosité insatiable, soif d’apprendre : c’est utile quand même dans la vie

  • Pensée en arborescence : analyse + synthèse, vision système, capacité à relier les points.

  • Empathie, qualité d’écoute, sens du détail et de l’excellence.

  • Intuition, créativité, anticipation des risques.

 

et demandez vous où sont les terrains de jeu qui “poussent” ces forces : s’appuyer sur ses forces EST LA CLE

  • Rôles transverses et projets à interfaces multiples (produit, innovation, qualité, transformation, data, RSE authentique).

  • Environnements à forte exigence de sens

  • Cadres de travail hybrides : alternance deep work / collaboration, objectifs clairs, autonomie réelle.

 

Pendant les entretiens, vérifiez ces éléments : à quoi ressemble une semaine type ? vraies marges de manœuvre ? critères d’excellence réellement reconnus ? comment la reconnaissance est-elle formalisée ?

N’oubliez pas que les “généralistes” ont leur rôle à jouer dans les entreprises comme je l’expliquais dans cet article.

 

B. Ne faites pas l’impasse sur l’environnement de travail

  • Open space : casque anti-bruit ; créneaux “portes fermées” ; 1–2 jours de télétravail dédiés au deep work ; espaces silencieux si possible. Là aussi vous avez le droit d’avoir des besoins et de les respecter sous peine d’épuisement. J’ai souvent réservé des salles de réunion juste pour bosser au calme !

  • Perfectionnisme : définir le niveau juste (critères qualité “obligatoires” vs “nice to have”) ; poser des bornes “suffisamment bien”.

  • Apprenez à mettre en place des pauses anti-stress régulières 

 

mais aussi creusez bien vos besoins financiers, le sens, etc.

3. Ne plus masquer

Dernière étape : oser enlever le masque.
Ça ne veut évidemment pas dire “tout dire” ni “tout montrer” en permanence. Mais ça veut dire ne plus trahir ce qui est essentiel pour nous.

Stratégies possibles :

  • Travailler l’assertivité : apprendre à s’exprimer en étant ni en-dessous, ni au-dessous mais au même niveau que vos interlocuteurs, c’est à dire sans vous justifier, mais sans chercher non plus à les convaincre.

  • Chercher des environnements où vous avez les mêmes intérêts, les mêmes envies, les mêmes moteurs

  • Dire non sans culpabiliser

  • Faire savoir sans “autopromo” : compte-rendu synthétique orienté valeur (avant/après, chiffres), démonstrations concrètes, remerciements collectifs.

(C’est le travail d’une vie mais vraiment ça s’apprend et c’est tellement mieux après !)

Et maintenant ?

Tout le monde ne ressent pas l’environnement de la même façon. Ce n’est ni mieux ni pire, c’est différent.
Accepter de ne pas avoir les mêmes moteurs, les mêmes sensibilités, la même tolérance au bruit ou au “jeu politique” est une clé de libération.
À partir de là, vous pouvez chercher votre combinaison : contenu des missions, rythme, niveau d’exposition, type d’équipe, secteur qui a du sens pour vous.

Si jamais ça vous paraît un peu gros tout(e) seul(e),

👉 C’est tout le sens de l’accompagnement que je propose avec Trouver sa voie. Parce que oui, trouver votre juste place au travail, c’est possible.

VOUS FAIRE ACCOMPAGNER

💬 Et si vous voulez avancer ensemble →Dans le programme Trouver Sa Voie, nous passons par toutes les étapes, si vous voulez en savoir plus, c’est par ici : 

AH

Le question-réponse !

Pourquoi ai-je ce sentiment de décalage dans mon job ?

Ce décalage peut venir de trois facteurs principaux :

  • Vos compétences sont sous-utilisées (ennui) ou détournées (missions absurdes).
  • Vous ne trouvez plus de sens dans votre travail (perte de cohérence, tâches inutiles).
  • Votre rythme de travail est déséquilibré (trop intense ou trop peu stimulant).

Comment trouver sa place professionnelle ?

La première étape est de mieux vous connaître : vos forces, vos valeurs, votre rythme optimal. Ensuite, il s’agit de choisir un environnement qui respecte ces éléments. Ne pas chercher à “entrer dans une case”, mais identifier le terrain de jeu où vous pouvez être vous-même sans masque.

Est-ce qu’il y a un type de personne plus sensible au sentiment de décalage ?

Oui. Les profils hypersensibles, HPI (haut potentiel intellectuel), multipotentiels ou encore les personnes très investies émotionnellement dans leur travail ressentent plus fortement ce décalage. Leur besoin de cohérence, de sens et de stimulation est plus élevé que la moyenne. Ils supportent mal les environnements trop politiques, routiniers ou déconnectés de leurs valeurs.

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