segolene

Témoignage de reconversion de Ségolène : devenir consultante en recrutement

Un témoignage de reconversion particulier aujourd’hui au sein des parcours de reconversion que je vous partage puisque :

  • Ségolène et moi avons travaillé dans la même entreprise,
  • je l’ai ensuite accompagnée dans son parcours de reconversion,
  • et il a eu lieu en 2 temps !

 

Et je suis très heureuse qu’elle vienne vous partager ses questionnements qui ont commencé dès le début de sa vie étudiante,

ses envies d’un métier dans le paramédical qui la titillaient depuis des années,

et pourquoi elle y a (pour le moment !) renoncer pour une reconversion comme consultante en recrutement !


Pourquoi une reconversion vers le secteur du recrutement ?

portrait témoignage reconversion recruteur

Ségolène, pour commencer, peux-tu nous parler de ton choix d’études et de ton début de parcours ?

Après le lycée, j’ai opté pour une classe préparatoire aux écoles de commerce.

À l’époque, ce choix s’est fait un peu par défaut, je dois dire. Mes parents m’ont conseillé de suivre cette voie, J’étais plus attirée par les langues, l’histoire et la littérature que par les matières scientifiques.

Alors, j’ai suivi cette voie généraliste.

Une fois diplômée de l’école de commerce, je me suis lancée dans le monde professionnel, avec en tête le projet de devenir category manager. J’ai alors choisi des postes pour aller vers cet objectif dans le commercial, le trade marketing puis les études.

Mais au fil des années, j’ai commencé à ressentir un certain mal-être dans mon travail.

 

Qu’est-ce qui vous a créé ce mal-être selon toi ?

Plusieurs facteurs se mêlaient :

J’avais des clients qui me demandaient « Est-ce qu’il faut que je fasse une promo 3 pour 2 ou 50% de remise immédiate » et je n’y voyais aucun sens.

 

  • Ensuite, il y a eu le déménagement et le télétravail, qui ont créé un éloignement avec mes collègues et ont rendu plus difficile l’intégration dans l’équipe. Il y avait une très bonne ambiance avant qui faisait aussi tenir quand la charge de travail était importante et là à distance cela devenait compliqué.

 

 

Qu’est-ce qui te faisait rester dans cette voie à cette époque ?

J’ai quand même tenu même si ce n’était pas ma voie :

  • parce que j’avais toujours cet objectif d’évoluer vers un poste de category manager,
  • parce qu’on déménageait en province, et que j’avais la possibilité de garder ce poste en télétravail
  • parce que l’ambiance était chouette alors cela mettait parfois du baume au cœur,
  • parce que j’avais peur de quitter un « confort »
  • et parce que je procrastinais beaucoup !

En fait, c’est mon mari qui m’a poussée et m’a dit que je ne pouvais pas rester dans cette situation, que je devais me faire accompagner pour vraiment avancer.

Et cela m’a vraiment aidé dès le début, avant même d’avoir le projet, pour prendre du recul.

 

Donc quand tu m’as contacté, tu étais autour de ton 2ᵉ congé maternité avec l’envie d’imaginer autre chose et notamment autour du paramédical, pourquoi ?

Cette envie de changement était présente depuis longtemps dans ma tête.

Dès mes années lycée, une conseillère d’orientation m’avait suggéré d’explorer le domaine de la médecine. Mais je n’avais pas osé franchir le pas à l’époque, cela me paraissait ambitieux, trop difficile. J’ai alors mis de côté l’idée de faire des études de médecine et je ne connaissais pas à l’époque tout l’univers du paramédical.

 

Et donc pendant l’accompagnement, nous avons exploré le champ des possibles autour du paramédical, mais aussi de la parentalité et tu as décidé de te lancer dans le projet de devenir orthophoniste. Mais comme le titre annonce que tu es dans le recrutement, peux-tu nous expliquer le changement de choix ?

J’ai effectivement hésité entre deux métiers : orthophoniste et sage-femme et décider de tenter d’intégrer une formation d’orthophoniste, projet qui répondait aux critères que nous avions déterminés, sauf sur le nombre d’années de reprise d’études que je voulais en principe.

Je n’ai pas été acceptée sur ParcourSup quand j’ai postulé à l’issue de l’accompagnement. J’ai été déçue forcément car je m’étais investie dans la constitution de mon dossier et en même temps, j’ai aussi été soulagée parce que je venais juste d’avoir mon deuxième enfant. Clairement une reprise d’étude avec deux enfants dont un bébé de 5 mois, ça me paraissait compliqué à gérer.

Et j’avais donc ensuite un an avant de « repostuler » et j’ai remouliné !

 

Pour quelle raison « la moulinette » a-t-elle donné lieu à un changement plus profond ?

Après la naissance de mon deuxième, je n’ai pas souhaité reprendre mon poste en étude.

J’ai prolongé mon congé maternité avec un congé parental et puis j’ai fini par quitter définitivement mon poste, et cela a été un soulagement.

J’ai pris une année pour moi, pour faire des choses que j’aime. Cette année pour moi a été importante et m’a fait du bien.

Et quand je me suis sentie mieux, j’ai réalisé que la reprise d’études de 5 ans avec des allers/retours, du travail sans cesse, n’était pas ce que je voulais, là maintenant.

 

Quand tu prends cette décision, en excluant une grosse reprise d’études, tu exclus le domaine du paramédical qui est celui que tu as le plus exploré pendant l’accompagnement. Comment le métier de recruteur est-il apparu ?

J’ai réfléchi à professeur des écoles, mais quelque chose n’allait pas.

Et puis j’ai reçu une offre d’emploi, j’ai répondu pour dire que ça ne me correspondait pas, ce que je fais très rarement, et la recruteuse m’a contactée pour me parler de son job à elle et me demander si ça pourrait m’intéresser et là, j’ai repris les critères qu’on avait listés ensemble et je me suis dit petit à petit que ça cochait toutes les cases ! 

Quelle formation pour une reconversion en recrutement ?

Tu as intégré un réseau, une formation est-elle prévue à l’arrivée pour devenir consultante en recrutement ?

Oui, elle démarre avec une formation commerciale.

On commence par apprendre à présenter efficacement l’offre de l’entreprise et à maîtriser l’art de la prospection. Cette phase initiale permet de filtrer les candidats les plus motivés, car la prospection téléphonique est une étape incontournable pour développer son portefeuille clients et générer des revenus.

 

Ensuite, une fois cette partie commerciale validée, nous entrons dans une semaine complète de formation axée sur les ressources humaines. Nous abordons divers aspects du recrutement, comme le sourcing des CV, les bonnes pratiques pour contacter les candidats, la présentation d’offres attractives, et les techniques pour fidéliser les candidats.

 

 J’imagine que comprendre les besoins réels des entreprises est crucial dans ce métier. Êtes-vous formés sur ce point ?

 

Effectivement, nous avons une phase dédiée à l’audit RH. Nous disposons de questionnaires et de listes de contrôle pour bien cerner les besoins spécifiques des clients. Personnellement, bien que je n’aie pas encore eu beaucoup d’occasions de réaliser des audits, je me sens bien préparé grâce à la trame et aux outils fournis lors de la formation.

Quelles formations pour une reconversion dans les métiers du recrutement ?

 

Ségolène a donc été formée par le réseau qu’elle a intégré et c’est un des avantages d’intégrer un réseau.

 

Il y a ensuite plusieurs manières de se former :

  • les cabinets de recrutement peuvent aussi vous former et sont intéressés par des profils en reconversion
  • il existe des écoles spécialisées comme L’école du recrutement
  • il existe aussi des formations plus spécialisées sur le sourcing ou pour devenir recruteur indépendant, Amélie Arnaud que j’avais interviewée sur le thème de la place des diplômes dans les recrutements propose ainsi des formations avec Happy Recruteur

La reprise d’études ne doit donc pas être un frein pour une reconversion dans ce domaine, cela dépend tout de même de votre niveau d’études au départ.


Devenir recruteur(e) :

les plus et les moins du métier

le metier de recruteur

Tu disais que ce métier coche « toutes les cases », qu’est ce qui te plait le plus aujourd’hui dans cette reconversion en recrutement ?

Ce que j’aime, c’est l’aspect humain.

Chaque jour, je rencontre des personnes formidables, et pouvoir les aider à trouver leur voie professionnelle me donne un immense sentiment de satisfaction.

Je peux aussi gérer mon emploi du temps comme je veux, ce qui me permet d’être présente pour ma famille. C’est un équilibre parfait.

 

Dans l’aspect humain, les recrutés peuvent être stressés, trouver parfois que les recruteurs posent des questions difficiles, et tu as été aussi de l’autre côté, comment pourrais-tu expliquer ton rôle ?

C’est vraiment un échange. Mon objectif est de comprendre leur parcours, pourquoi le poste les intéresse, et comment je peux présenter au mieux leur candidature. Je ne pose pas de questions trop directes.

Je leur explique  » je vais présenter votre candidature à l’entreprise, donc donnez-moi vos points forts, tous vos atouts pour que je puisse présenter au mieux votre profil à mon client. »

C’est juste ça. Je suis là pour les aider à réussir.

Il s’agit de trouver les mots justes et d’aller au-delà du CV.

Si je me contente de répéter ce qui est écrit sur le CV, cela ne sert à rien. Le client peut le faire lui-même. Mon objectif est vraiment d’aller un peu plus loin, de chercher des exemples pour illustrer.

Ensuite, j’ai la description de poste avec les qualités attendues, tant sur le plan technique que personnel. Donc, je pose mes questions en fonction de ces attentes, je cherche des exemples pour montrer que cette personne pourrait bien s’intégrer dans l’équipe, selon ce que je sais de l’entreprise : familiale, challenging …

 

 Et quels sont les aspects moins plaisants de ce métier ?

La prospection peut être un vrai défi. Je ne suis pas fan de me vendre sur LinkedIn ou de faire du marketing.

Heureusement, je peux compter sur mon réseau et mes collègues. On se complète bien : certains sont doués pour trouver de nouveaux clients, d’autres pour le recrutement. Il faut forcément faire à un moment ou un autre du commercial, mais au début, tu peux aussi travailler sur des missions d’autres consultants et c’est vraiment aidant.

Je commence malgré tout à m’y mettre ! Et surtout par rapport à d’autres métiers que nous avions envisagés ensemble, ici je peux m’appuyer sur des supports déjà travaillés, je ne pars pas de rien à devoir tout faire moi-même. Je n’avais pas envie de faire mon propre marketing et là ce n’est pas le cas donc c’est très différent.

On peut aussi faire de la prospection en équipe dans des salons, où en allant voir des entreprises en équipe, c’est plus sympa !

 

J’ai pensé moi aussi à ce métier dans mes envies de reconversion et une de mes peurs est d’être face à des employeurs qui auraient des attentes « mouton à 5 pattes », ou qui sont trop loin de mes valeurs. Comment tu gères les critères de sélection et les attentes parfois élevées des employeurs ?

 

On a notre propre méthode.

On fixe des dates butoirs pour les décisions de recrutement et on présente seulement quelques candidats triés sur le volet à nos clients. Ils reçoivent les CV juste avant les entretiens et doivent faire avec nos choix. Ça nous permet d’aller vraiment au-delà des critères basiques et de proposer des candidats qui collent parfaitement aux besoins de l’entreprise. Et cette méthode m’a beaucoup plu justement pour dépasser les préjugés, pour pouvoir présenter des profils un peu « hors cadre ».

 

Est-ce que tu peux refuser une mission si les critères ou l’entreprise ne te semblent pas corrects ?

Oui et cela est déjà arrivé.

 

Concrètement, comment se passe la rémunération dans ton réseau ?

Il n’y a pas de droit d’entrée pour ce réseau, mais tu as ensuite une commission sur chaque recrutement, tu vas toucher un pourcentage qui dépend de ton rôle : prospection, gestion du client, placement du candidat, etc.

L’avantage du réseau, en plus de tous ceux que je t’ai partagés, est aussi l’accès aux CVthèques, outils RH, … qui peuvent coûter cher.

Il n’y a pas de droit d’entrée, en revanche, il n’est pas possible de venir « en spectateur » et de ne jamais vendre parce que cela a un coût.

 

Est-il possible d’avoir cette activité en parallèle d’une autre ?

C’est tout à fait possible et c’est le cas de certaines personnes dans le réseau, en revanche quand on se lance sur une mission, il faut présenter des candidats 8 à 10 jours après la signature du mandat. Il faut dons avoir du temps à passer pendant la semaine. Il faut avoir du temps en condensé.

 

Alors ma dernière question, et dans ton cas, elle pose aussi la question de cette reconversion en deux temps, « et si c’était à refaire » ? Est-ce que tu ferais des choses différemment ?

Je ne pense pas.

Parce qu’au final, si tu m’avais parlé de ce poste à la fin de notre accompagnement, j’aurais probablement dit non, car je ne me voyais pas du tout me mettre à mon compte.

Je pense qu’il m’a fallu vraiment une petite année pour prendre soin de moi, et faire des choses que j’aime.

Si j’avais reçu ce mail de l’entreprise de recrutement six mois auparavant, je ne suis pas sûre que j’aurais répondu. J’aurais gardé le mail, je me serais dit : « Encore un truc à jeter », et je l’aurais supprimé.

Au final, toutes les expériences m’ont amenée là où je suis aujourd’hui.

 

Et pourtant, je suis ravie.

Je désespérais de trouver un job qui me correspondait. Ça ne fait que cinq mois, mais je me laisse jusqu’à l’année prochaine pour réussir à dégager un salaire à peu près stable chaque mois.

 

Mon mari me dit que je ne suis plus la même quand on parle, que je suis enthousiaste, que je suis contente de travailler.

Je suis beaucoup moins stressée le soir. Oui, je ne suis plus la même au travail.

Ça fait du bien de retrouver de la motivation et de l’enthousiasme. Je crois que je n’en ai jamais trop eu dans mes expériences précédentes.

Pour aller plus loin

Merci et bravo encore Ségolène pour ce parcours et cet échange !

Pour aller plus loin sur les thèmes abordés avec Ségolène :

 

L’insatisfaction professionnelle de Ségolène est liée à de nombreux facteurs :

 

J’ai par ailleurs envie de revenir en conclusion sur la question des reconversions dans le secteur du paramédical et des reprises d’études qui vont avec.

Ségolène dit en effet qu’orthophoniste ou sage-femme lui aurait sans doute beaucoup plu, mais qu’elle ne se sent pas prête aujourd’hui à reprendre ces études.

Elle termine enfin en disant qu’elle a eu besoin d’aller d’abord vers ce projet pour pouvoir switcher vers le second, de prendre le temps de se rendre compte que c’était « trop gros » pour aujourd’hui.

 

Si elle avait été reçue l’année où elle a postulé, peut-être aurait-elle lancé le projet, c’est le cas de Constance que j’ai accompagné il y a quelques années. Elle ne pensait pas être reçue du premier coup dans le parcours orthophoniste, elle a été étonnée et un peu en panique et qui s’est lancée. Elle n’était pas tout à fait prête, c’était un peu sport, mais elle était ravie.

L’aurait-elle fait l’année d’après si elle avait eu un an de réflexion ? Aucune idée.

 

Certaines des personnes que j’accompagne et qui n’ont pas le concours, se préparent à fond l’année d’après. C’est le cas d’une autre Constance qui a décidé de préparer la passerelle médecine et qui n’a rien lâché, a fait des multitudes de stages, entretiens…

Et ce n’est pas le cas d’Amélie qui comme Ségolène s’est dit qu’ergothérapeute était un beau projet, mais suite à son refus en année un a décidé de s’orienter vers le professorat pour les enfants en difficulté et a eu le concours l’an passé.

 

Ce que je veux vous partager ici avec ce trèèès long message est qu’un projet fluctue et il est donc clé que vous sortiez d’un accompagnement avec un projet mais en ayant surtout appris à être autonome.

Quand on a bien travaillé dans un accompagnement, vous savez ce que vous aimez faire, les domaines, les conditions, vous avez exploré plein de pistes… et donc quand un projet ne peut pas se faire, vous savez faire « remouliner », vous avez de l’autonomie.

Il y a parfois besoin d’un petit coup de pouce pour relancer, se redonner un peu de courage ou de recul, mais vous avez le plus gros du travail fait.

La vie professionnelle n’est pas linéaire et il est donc clé aussi dans un accompagnement d’apprendre à se connaître en autonomie pour savoir se questionner à la prochaine bifurcation !

C’est ce que Ségolène a su faire !

 

Alors si vous avez envie, comme elle, de commencer à lister des critères d’épanouissement, je vous propose de commencer avec ce guide offert :

Le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure

 

Et si vous avez envie de creuser dans le détail :

  • pour vous connaître sur le bout des doigts
  • faire émerger des idées, des projets
  • aller les valider, les confronter au réel

et savoir rebondir dans votre vie pro future, c’est ce que nous faisons dans le programme TROUVER SA VOIE, la Grande Aventure ! (CPF possible)

AH
AH ACCOMPAGNEMENT SEPT 2021

Annaick

Je suis Annaick, j’ai passé 15 ans dans le marketing avec des moments joyeux et d’autres beaucoup moins, vécu 1 expatriation et un retour en France qui m’ont amenée à me poser encore plus de questions sur mes envies professionnelles J’ai créé AH Accompagnement pour ceux et celles qui comme moi ont envie d’être épanoui au travail et par le travail. Je vous accompagne donc à trouver ou retrouver votre voie et à prendre votre envol professionnel avec des séances en ligne et des programmes personnalisés.

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