ia et futur du travail

IA et emploi : quels métiers sont menacés (ou renforcés) ? Comment préparer sa reconversion en 2025

Avec l’arrivée de l’IA, la phrase “il n’y a pas de débouché dans cette branche” n’est plus tout à fait celle que j’ai pu connaître en me lancant dans mes études.

Parce que l’IA va vite, change beaucoup de choses, a un petit côté “boite noire” et qu’on a l’impression qu’elle va prendre tous les emplois ou en créer des nouveaux qu’on ne comprend pas …

Alors dans cet article, je vous propose un décryptage en trois temps :

  • Ce que l’IA est vraiment, et ce qui se joue aujourd’hui.

  • Comment elle transforme le monde du travail (métiers, compétences, recrutement).

  • Comment intégrer tout ça dans VOTRE réflexion, sans paniquer et sans rester figé·e.

Les enjeux de l’IA sur le monde du travail

(sans film catastrophe, sans naïveté)

infographie chiffres clés futur travail ia impacts

Posons un peu le décor calmement avant de parler de votre carrière.

Quelle IA et quelle utilisation ?

Quand on parle d’“IA” aujourd’hui, on parle surtout d’IA générative : des outils capables de produire du texte, des images, du code, des synthèses, des présentations… à partir de simples consignes en langage naturel.

En France, 53 % des actifs utilisent déjà l’IA dans leur vie professionnelle, et 64 % à titre personnel.

Mais 36 % se disent mal à l’aise avec ces outils et 72 % ressentent le besoin de se former.

Côté perception :

  • 76 % espèrent un gain de temps et de nouvelles opportunités d’apprentissage,
  • mais 77 % craignent la dépendance à l’outil, 71 % une baisse des interactions humaines, et 65 % une baisse de la qualité du travail.

Bref : envie + inconfort.

Catastrophe annoncée ou simple effet de mode

Historiquement, à chaque grande vague technologique, on a prédit la fin du travail.
En pratique, on a surtout vu des déplacements : certains métiers ont disparu, d’autres sont apparus, beaucoup ont changé de contenu.

Sur l’IA :

  • une étude de Stanford montre déjà des effets concrets : dans les métiers les plus exposés à l’IA, l’emploi des 22–25 ans a reculé d’environ 13 %, alors que les profils plus expérimentés dans ces mêmes métiers se maintiennent mieux, voire tirent parti de l’IA comme levier de performance ;

  • d’autres travaux macro-économiques suggèrent que l’IA va bien augmenter la productivité, mais de manière progressive, loin du grand bouleversement instantané annoncé dans certains titres de presse.

Parallèlement :

  • les entreprises qui intègrent l’IA créent de nouveaux postes ou de nouvelles missions autour de cette technologie,

  • en France, on recense déjà des dizaines de milliers d’offres liées à l’IA et des besoins croissants en profils capables de combiner métier + IA + compétences humaines.

Donc non, ce n’est pas “juste une mode”.
Mais ce n’est pas non plus une apocalypse.

On lit absolument tout et son contraire :

  • des rapports annoncent des millions d’emplois détruits,

  • d’autres travaux (comme ceux de l’économiste Daron Acemoglu) montrent que les gains de productivité seront réels, mais plus modestes et plus lents que ce qu’on nous a vendu, avec surtout une transformation des tâches plutôt qu’un “grand remplacement” instantané.

Ce qu’on peut retenir à ce stade :

  • l’IA ne rase pas d’un coup tous les métiers, mais elle change la manière de travailler à l’intérieur de ces métiers ;

  • bien utilisée, elle peut réduire l’écart entre les personnes les plus performantes et celles qui l’étaient moins, en aidant ces dernières à rattraper une partie du retard ;

  • elle touche aussi les métiers qualifiés : consultants, marketeurs, juristes, RH, managers… pas uniquement les emplois peu qualifiés.

Autrement dit, la vraie question n’est pas :

“Est-ce que mon métier va disparaître demain matin ?”

mais plutôt :

“Quelles parties de mon métier risquent d’être automatisées, augmentées ou renforcées ?”

Les impacts de l’IA sur le travail par secteur/métier

infographie les métiers ia en danger, en développement

Maintenant qu’on a posé le contexte, on descend d’un cran : qu’est-ce que ça change concrètement par secteur / métier, quels postes sont menacés ? ou pas ?

 

Ce qui recule : les tâches juniors et répétitives

Les métiers ne disparaissent pas d’un coup, mais d’abord certaines tâches, souvent les plus routinières.

Les premières concernées :

  • préparation de présentations “standards”,
  • recherches documentaires de base,
  • premiers jets de textes (mails, comptes-rendus, communications simples),
  • traitement administratif répétitif,
  • support client de niveau 1, réponses “FAQ”.

Dans beaucoup de secteurs, cela touche les postes juniors, ceux qui faisaient ce travail d’exécution pour apprendre le métier, ce qui a des conséquences directes :

  • certains emplois d’entrée de carrière vont être moins nombreux ou construits autrement,
  • les jeunes (ou les personnes en reconversion) devront plus vite monter en gamme sur l’analyse, la relation, la prise de décision.

Il n’y a pas forcément de métier en disparation mais des transformations :  un comptable ne disparaît pas, mais les tâches de saisie oui.

Une RH ne disparaît pas, mais la présélection automatisée oui.

Un marketeur ne disparaît pas, mais la production brute de contenu oui.

 

Ce qui se transforme : la majorité des métiers “de cerveau”

 

Pour la plupart des métiers qualifiés, l’IA ne remplace pas, elle reconfigure :

  • en marketing, on produit plus vite des contenus, mais on attend plus de stratégie, de différenciation, de créativité ;
  • en RH, on automatise une partie du tri de CV, mais on attend plus de qualité dans les entretiens, d’accompagnement, de gestion humaine des transitions ;
  • en finance, en juridique, en conseil, la collecte d’information se fait plus vite, mais la valeur se déplace vers l’interprétation, le conseil, la pédagogie.

On ne vous demandera pas forcément d’“être expert IA”, mais on vous demandera :

  • de savoir travailler avec ces outils,
  • de comprendre leurs limites,
  • de garder le sens critique et le lien humain.

 

Ce qui résiste : les métiers ancrés dans la relation, le terrain, l’expertise située

 

Il y a aussi des zones beaucoup plus robustes à l’automatisation, notamment :

  • les métiers où le cœur du travail est la relation humaine : soin, accompagnement, éducation, coaching, social, management de proximité ;
  • les métiers de terrain qui nécessitent une présence physique, une coordination fine, une compréhension du contexte (artisanat qualifié, interventions, certains métiers techniques) ;
  • les métiers où le contexte est complexe, humain, émotionnel, et où aucune “bonne réponse” automatique n’existe.

L’IA peut y prendre en charge des tâches périphériques (préparer un compte-rendu, aider à la documentation…), mais le cœur de la valeur reste profondément humain.

 

Ce qui apparaît : de nouveaux rôles et des profils hybrides

 

En parallèle, l’IA ouvre de nouveaux espaces :

  • des métiers directement liés à l’IA (pilotage d’outils, intégration, formation, gouvernance) ;
  • des rôles hybrides : marketing + IA, RH + data, formateur + outils numériques, etc.
  • des métiers existants qui prennent une dimension nouvelle (par exemple, des responsables formation qui deviennent aussi architectes de “parcours de montée en compétences à l’IA” en interne).

Ce que les entreprises cherchent de plus en plus, ce ne sont pas des “génies techniques”, mais des personnes capables de :

  • comprendre les enjeux du métier,
  • dialoguer avec la tech,
  • traduire entre les deux mondes.

Ce que ça change côté compétences : on ne recrute plus seulement un diplôme

Avec ces évolutions, beaucoup d’entreprises (surtout dans la tech, les services, mais aussi de plus en plus dans les grands groupes) basculent vers des logiques de Skill-Based Organisation :
on ne recrute plus “un poste”, ni même “un diplôme”, on recrute un ensemble de compétences activables et transférables.

Concrètement, ce que les recruteurs regardent désormais :

  • ce que vous savez faire vraiment,

  • les situations où vous apprenez vite,

  • votre capacité à évoluer avec un métier qui change,

  • et, surtout, votre manière de penser, d’interagir, de résoudre des problèmes.

C’est exactement ce que Barbara Meyer explique dans le podcast à venir :
les entreprises veulent des personnes capables de raconter un parcours, d’articuler ce qu’elles savent faire et pourquoi elles le font — pas des CV alignés au millimètre.

Les trois familles de compétences qui deviennent essentielles

1. Les soft skills “anti-IA” (les compétences que la machine ne fera pas pour vous)

Relation, écoute, empathie, communication claire, pédagogie.
Mais aussi : gérer l’incertitude, coopérer, réguler les émotions, prendre des décisions nuancées.

On retrouve ces forces-là chez beaucoup de profils généralistes, vous pourrez en lire plus par ici :
Pourquoi les profils généralistes et multipotentiels sont des atouts.

2. Les compétences hybrides (métier + IA)

Comprendre son métier et les possibilités de l’IA.
Savoir poser les bonnes questions, vérifier les résultats, garder du recul, utiliser l’IA comme levier et non comme béquille.

Ce sont typiquement des compétences “transversales” que beaucoup de personnes en reconversion possèdent déjà — même si elles ne le savent pas encore.
Pourquoi les personnes en reconversion sous-estiment leurs atouts

3. La capacité d’apprentissage continu

Se former régulièrement, tester, ajuster.
Accepter que son métier ne sera plus le même dans 3 ans, et que ce n’est pas une menace mais… une opportunité.

Et c’est précisément pour ça qu’on recrute moins sur le diplôme et davantage sur la progression.
Les employeurs valorisent ceux qui apprennent vite, pas ceux qui “cochent toutes les cases” sur le papier :
Recrutement : pourquoi le diplôme ne suffit plus (et peut même devenir secondaire).

En clair ?

Les profils qui aiment apprendre, changer, explorer plusieurs univers, monter en compétences… sont de plus en plus recherchés.

Les généralistes, multicurieux
Les profils “non linéaires”.
Celles et ceux dont le parcours n’est pas parfaitement carré, mais vivant.

Barbara le dit très bien :
aujourd’hui, ce qui compte, c’est votre capacité à raconter votre fil rouge, à connecter vos briques de compétences, et à montrer comment vous vous adaptez.

Et pour beaucoup d’entre vous… c’est précisément votre force !

Là où cela pêche plus souvent c’est pour le raconter, le trouver ce fil rouge MAIS ça, ça s’apprend !

🎧 Bientôt sur le podcast : nous approfondirons cette idée de “briques de compétences” avec Barbara Meyer, qui explique comment elle lit un CV atypique, ce qu’elle attend concrètement d’un candidat en 2025, et pourquoi la curiosité et l’adaptabilité pèsent aussi lourd qu’un diplôme.

Comment intégrer l’IA dans les envies de changement

de vie professionnelle ? de reconversion ?

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On arrive au cœur du sujet : qu’est-ce que vous faites de tout ça, vous, concrètement quand :

  • vous êtes déjà mal dans votre job,

  • vous vous interrogez sur la suite,

  • et qu’en plus, on vous répète que “l’IA va tout changer” ?

L’IA pour améliorer (un peu) votre quotidien, ici et maintenant

Avant même de parler reconversion, l’IA peut servir à une chose très simple : rendre votre travail actuel un peu plus vivable en mode “job crafting”

Concrètement, vous pouvez vous demander :

  • Quelles tâches je fais au quotidien qui sont répétitives, standardisées, documentables ? (compte-rendus, mails type, présentations, recherches de base, tableaux à mettre en forme…). C’est personnellement pour les documents administratifs, le très règlementaire que l’IA me sauve le plus la vie !

  • Lesquelles pourraient être largement soutenues par un outil d’IA (rédaction de premier jet, synthèse, génération d’idées, reformulation, traduction) ?

  • À l’inverse, quelles tâches nécessitent vraiment ma présence, mon jugement, ma relation aux autres ?

 

L’idée est :

  • de repérer ce que l’IA peut alléger pour vous permettre de passer plus de temps sur ce que vous aimez !

  • d’identifier où vous avez envie de garder la main, parce que c’est là que vous avez de la valeur… et du plaisir.

Mesurer le danger : est-ce que mon job va vraiment disparaître ?

 

Ensuite, on peut passer à la question qui vous trotte peut-être en tête :

“Est-ce que je suis assis·e sur un siège éjectable ?”

Quelques questions pour faire un diagnostic honnête :

  • Sur l’ensemble de mes tâches, quelle part est vraiment répétitive et pourrait être scriptée dans un outil ?

  • Est-ce que mon poste repose surtout sur des tâches de niveau junior (production, exécution, mise en forme) ou sur de la décision, du lien, de l’analyse ?

  • Quand je regarde ma fiche de poste “officielle” et ce que je fais en vrai, où est-ce que l’IA pourrait se glisser facilement ? Où est-ce qu’elle serait très limitée ?

 

Là encore, la cartographie en trois colonnes vous aide :

  • ce qui est vraiment menacé (et qu’il faudra soit renforcer, soit laisser partir),

  • ce qui peut être augmenté (et qui peut devenir un argument de valeur pour vous),

  • ce qui restera nécessaire parce que profondément humain.

Ce diagnostic ne sert pas à vous faire peur, mais à :

  • mesurer votre niveau d’exposition,

  • voir comment monter en gamme plus vite sur certaines dimensions (analyse, relation, coordination),

  • préparer un projet de reconversion

Intégrer les métiers à risque ou en développement quand vous changez de voie

Une fois que vous avez une vision plus claire de votre situation, vient la grande question :

“Je vais vers quoi, dans ce contexte-là ?”

Oui, il y a :

  • des métiers en tension (où l’on cherche du monde),

  • des métiers boostés par l’IA,

  • des métiers qui résistent bien.

Mais votre projet ne peut pas être une simple réponse à :

“De quoi le marché a-t-il besoin ?”

Vous devez évidemment d’abord partir de vous ce qui est clé pour vous pour être épanoui dans un job

et ensuite dans la liste des possibilités, affiner en pensant IA dans vos critères mais PARMI les autres.

Se servir de l’IA comme alliée dans votre changement (et pas seulement comme source d’angoisse)


Enfin quand vous avez identifié le bon projet, l’IA peut aussi vous aider à piloter votre reconversion.

Concrètement, vous pouvez l’utiliser :

  • Pour clarifier vos compétences transférables
  • Pour optimiser vos candidatures (sans les déshumaniser)
      • structurer un CV, des lettres, un profil LinkedIn à partir de votre matière brute,

      • adapter vos candidatures à une offre précise,

      • préparer vos réponses à des questions d’entretien (sans réciter un texte écrit par l’IA, on est d’accord).

Pour aller plus loin

Au final, oui : l’IA va faire bouger le monde du travail. Inévitablement.

Mais certainement pas au niveau du chiffre que vous voyez partout – celui des “85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore.”

Ce chiffre, souvent cité sans contexte, vient à l’origine d’un exercice prospectif mené par l’Institute for the Future (IFF) dans un partenariat avec Dell.
Ce n’était pas un constat scientifique, ni une statistique robuste, ni une étude de terrain.
Juste une projection : une manière d’ouvrir l’imagination… pas une prédiction.

Quand on regarde les analyses sérieuses (France Stratégie, Terra Nova, OCDE, Stanford, PwC), la réalité est plus simple :

la plupart des métiers ne vont pas disparaître

Ce sont les tâches à l’intérieur des métiers qui changent en premier.
Surtout les tâches juniors, répétitives, documentaires, administratives.

De nouveaux métiers apparaissent, oui, mais ce sont surtout :

  • des rôles hybrides (métier + IA, RH + data, juridique + tech…),

  • des fonctions d’encadrement de l’IA (éthique, gouvernance, qualité),

  • des postes de formation, de pilotage, de coordination.

L’IA ne nous demande pas de réinventer complètement notre identité professionnelle.
Elle nous demande surtout :

  • d’identifier ce qui, dans notre métier, est automatisable,

  • de renforcer ce qui est profondément humain,

  • et de développer les compétences complémentaires et de l’adaptabilité.

Mais encore et toujours, la base restera la même : une bonne connaissance de vous pour savoir comment évoluer dans un monde qui va évoluer encore plus vite.

Pour prendre la main sur votre vie professionnelle, vous pouvez commencer par le guide QUOI/POURQUOI/COMMENT pour apprendre à connaître vos curseurs :

Envie d’aller plus loin ensemble

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AH

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