Anne Caurier portrait de reconversion formatrice

Témoignage : Anne, des achats à la formation

Je continue mes témoignages de reconversion, je vous partage le parcours d’Anne, 42 ans, que j’ai accompagnée il y a quelques années, en plein questionnement professionnel.
Après une carrière dans les achats dans le secteur de la mode, elle a choisi de se reconvertir… pour devenir formatrice en management.
Une reconversion réfléchie, avec ses peurs, ses hésitations, mais aussi beaucoup de lucidité et de détermination.

Dans cet article, vous en lirez un “résumé” (déjà pas mal dense !)

mais l’échange complet, plus intime et détaillé, est à retrouver dans le podcast :
🎧 Écouter l’épisode “De la mode à la formation : le parcours d’Anne”

Dans cette interview, on revient sur :
1️⃣ Son parcours avant la reconversion et le déclic vers la formation
2️⃣ Comment elle a préparé et financé sa transition (formation, Transition Pro, tests en interne)
3️⃣ Sa vie de formatrice indépendante aujourd’hui : réseau, offre, posture d’entrepreneure
4️⃣ Et ce qu’elle referait différemment, avec le recul

Ecoutez le podcast de témoignage de reconversion vers le métier de formatrice

Témoignage reconversion devenir formateur Anne

Avant la reconversion : un parcours dans les achats… et une envie de sens

Un profil “généraliste” : j’aime les langues MAIS c’est tout !

Avant qu’on parle de la suite, raconte-nous ton début de parcours : comment tu as choisi tes études et comment tout a commencé ?

À 18 ans, je n’avais aucune idée précise de ce que je voulais faire. J’aimais les langues, l’international… alors j’ai choisi une voie généraliste, un DUT Techniques de commercialisation, puis une formation en gestion et marketing. J’étais bonne élève, mais sans vocation claire.

C’est en dernière année de master que j’ai eu une sorte de révélation : je voulais travailler dans les achats, et pourquoi pas dans la mode. Le lien avec l’international, les langues, l’univers du beau, tout me plaisait. J’ai trouvé un stage dans une grande société de prêt-à-porter féminin, et c’est comme ça que tout a commencé.

Tu es restée ensuite plusieurs années dans ce milieu ?

Oui. Après mon master, je suis partie deux ans à Londres pour perfectionner mon anglais. À mon retour, j’ai décroché un poste d’acheteuse dans la mode.
J’étais ravie : c’était un univers stimulant, créatif, un peu “paillette” aussi. J’aimais ce mélange de commerce et d’esthétique. Et puis, j’évoluais : j’ai pris des postes de management, ce que j’ai beaucoup aimé.

Mais avec le temps, j’ai commencé à me sentir en décalage. Et quand le Covid est arrivé, j’ai eu du temps pour me poser.
C’est là que je me suis dit : “Je suis sûre qu’il y a autre chose pour moi, mais je ne sais pas quoi.”

Le moment du “déclic” : quand le temps suspendu permet la réflexion.

Tu fais partie des nombreuses personnes qui ont “profité” du Covid, c’est souvent quand effectivement on a une pause (maternité, maladie, burn out aussi…) qu’on peut s’interroger.

Exactement. Le chômage partiel pendant le Covid m’a laissé du temps, et surtout un espace mental.
Je sentais que j’avais encore envie d’apprendre, de transmettre, d’échanger, mais je ne savais pas sous quelle forme.
C’est à ce moment-là que je t’ai contactée : j’avais besoin d’un regard extérieur pour comprendre ce que je voulais vraiment.

Quels étaient tes questionnements à ce moment-là ?

Je savais que j’avais des compétences, mais je n’avais plus de plaisir à les utiliser.

J’étais bonne dans mon travail, mais sans envie.
J’avais envie d’un métier utile, vivant, avec du contact humain. Je sentais que je changeais intérieurement, que je n’étais plus la même.
Mon environnement professionnel, lui, n’avait pas changé… mais ne me convenait plus, cela n’avait plus de sens.

L’émergence du projet

Pendant l’accompagnement, tu as exploré plusieurs pistes. Comment le métier de formateur/trice s’est imposé à toi ?

Oui, on a exploré beaucoup de choses, dans une phase notamment que j’ai beaucoup aimé de “tout est possible” ! Mais la formation est venue comme une évidence.
J’ai réalisé que ce qui me motivait le plus, c’était de voir les gens progresser, de partager des connaissances, de créer du lien.
Et quand j’ai commencé à échanger avec des formateurs, ça a été une révélation : leurs profils, leurs valeurs, leur façon de parler du métier… je me suis projetée tout de suite.

Et tu savais déjà sur quoi tu voulais former ?

Au début, pas du tout ! (rires) J’avais peur de ne pas avoir de “spécialité”. Et puis, en reprenant mon parcours, je me suis rendu compte que le management m’avait toujours passionnée.
J’aimais accompagner mes équipes, les faire grandir, résoudre des tensions, créer une dynamique.

Comment devenir formatrice en reconversion : formation, financement, le parcours d’Anne

UN PREMIER PAS EN INTERNE AVANT LE GRAND SAUT

Tu as d’abord testé la voie de la formation en interne, c’est bien ça ?

Oui, tout à fait. Je n’ai jamais été du genre à sauter sans réfléchir, donc j’ai commencé en douceur, à l’intérieur de mon entreprise.
À ce moment-là, mon équipe rencontrait des difficultés, il y avait besoin de redonner du sens et de la motivation.
J’ai proposé de me former sur des thématiques de management et de communication, pour pouvoir les accompagner autrement.
C’était gagnant-gagnant : j’aidais l’équipe à mieux fonctionner, et moi je testais une nouvelle posture, plus tournée vers l’accompagnement.

Mais ensuite, je n’avais pas de perspectives de développement vers le métier de formatrice vraiment et j’avais aussi envie de changement.

TRANSITION PRO – FINANCEMENT

Tu as mis un peu de temps avant de te lancer. Qu’est-ce qui te retenait ?

La peur m’a longtemps retenue. J’étais en CDI, bien installée, et la perspective de devenir indépendante me faisait peur.
Mais j’ai eu la chance de découvrir le dispositif Transition Pro.
C’est un programme qui permet de suivre une formation certifiante tout en conservant son salaire, si le projet est solide.
J’ai monté un dossier, passé en commission, et j’ai eu la chance qu’il soit accepté.
C’est ce qui m’a permis de me former sereinement.

👉 Pour celles et ceux qui envisagent de se reconvertir sans “tout quitter du jour au lendemain”, vous pourrez retrouver des infos par ici  :
Sécuriser son parcours de reconversion

LE CHOIX DE LA FORMATION

Quelle formation as-tu choisie ?

Une formation longue de 900 heures, avec 6 semaines de stage. Je voulais quelque chose de sérieux, pas juste un “devenez formateur en 10 jours”.
La formation couvrait la pédagogie, l’ingénierie de formation, l’ingénierie pédagogique, mais aussi le lancement d’activité.
C’était très complet et ça m’a énormément apporté.

Pour bien choisir sa formation en reconversion, vous pouvez consulter cet article 

Lancer son activité de formatrice

Infographie, parcours reconversion Anne vers le métier de formatrice

Alors, tu as fait ce premier saut en parachute. Trouver l’idée, c’est une chose, mais après, il faut la faire grandir ! Quels sont les enjeux pour toi aujourd’hui ?

Le premier, c’est le réseau. Quand on devient indépendante, la solitude arrive vite.
Je vois à quel point échanger avec d’autres me redonne de l’énergie.
J’ai participé à plusieurs salons professionnels, je contacte des personnes que je ne connais pas, je propose des échanges.
Je fais aussi un peu de prospection, toujours dans une logique de rencontre.
Mon enjeu, c’est vraiment de ne pas rester seule et de rester dans une dynamique d’ouverture.

Et sur ton offre, où en es-tu ?

Elle évolue encore.
Pendant ma formation, j’avais déjà réfléchi à mes thématiques, mais maintenant je vois ce qui fonctionne concrètement.
Je développe la partie management, ce qui me plaît le plus, mais je saisis aussi les opportunités sur la formation achats, mon ancien domaine.
C’est un bon point d’entrée : je suis légitime et ça me donne confiance.

Pour commencer, je crois tu as fait le choix de la sous-traitance, tu me confirmes ?

Oui. C’est moins rémunérateur, mais idéal je trouve pour commencer sans devoir chercher mes clients seule. Les organismes ont déjà leurs clients et   sollicitent pour animer. C’est parfait pour me faire la main et continuer à apprendre.

Et quels sont tes objectifs pour la suite ?

Animer, avant tout ! J’ai fait un prévisionnel sur trois ans.
Pour 2026, mon but, c’est d’avoir deux ou trois organismes partenaires réguliers.
Je n’ai pas d’enjeu financier immédiat : ce que je veux, c’est travailler, pratiquer, être sur le terrain.

Et si c’était à refaire ?

C’est ma question classique de fin, si c’était à refaire, est-ce que tu changerais des choses ? pas du tout ?

Je crois que j’irais un peu plus vite. Mais j’avais besoin de ce temps pour être prête.
Il y a eu des périodes de souffrance au travail, et c’est ce qui m’a poussée à bouger.
La peur du changement m’a freinée, mais avoir une vision claire de ce que je voulais m’a aidée à dépasser ça.
À un moment, je me suis dit : “C’est bon, j’y vais.”

Osez !

Merci encore Anne pour ta confiance et cet échange !

Vous pouvez la retrouver sur son profil LinkedIn 

Le parcours d’Anne montre qu’on peut changer doucement, (même si parfois, c’est un peu trop doucement !).
Elle a testé, observé, sécurisé son parcours, avant de se lancer pour de bon.

Mais attention aussi à ne pas  trop attendre, à ne pas avoir besoin d’une pause forcée parce qu’on a trop forcé.

A ne pas non plus trop rester dans un side project sécuritaire, à un moment, il faut se lancer.

Si vous sentez comme Anne, qu’autre chose vous appelle sans savoir quoi, 
Pour avancer sans tout risquer, téléchargez le guide offert “Les 3 curseurs de la reconversion”, qui aide à trouver votre équilibre entre plaisir, sécurité et sens :
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💬 Comment réussir sa reconversion : les 3 étapes clés
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AH

Récap’ pratique – devenir formateur en reconversion

Devenir formateur ou formatrice professionnelle attire de plus en plus de personnes en reconversion : envie de transmettre, besoin de sens, goût pour la pédagogie…
Mais ce métier ne s’improvise pas.

👉 Diplômes et certifications
Il n’existe pas un seul parcours obligatoire, mais la plupart des formateurs suivent aujourd’hui une formation certifiante reconnue par France Compétences, comme le Titre Professionnel “Formateur Professionnel d’Adultes” (FPA, niveau 5 – équivalent Bac+2).
Cette formation peut être suivie à temps plein (6 à 12 mois) ou en alternance.
Elle comprend :

  • l’ingénierie pédagogique (concevoir une formation, créer des supports, adapter aux publics),

  • l’animation (gérer un groupe, créer l’engagement, évaluer les acquis),

  • et souvent un module sur le lancement d’activité pour ceux qui veulent se mettre à leur compte.

🎓 Bon à savoir : d’autres voies existent selon le secteur. Les experts métiers peuvent aussi devenir formateurs après plusieurs années d’expérience, parfois via la VAE (validation des acquis).

Les débouchés et les façons de travailler quand on devient formateur·rice

Le métier de formateur offre aujourd’hui une grande variété de débouchés.
C’est ce qui en fait une voie attractive pour une reconversion : on peut y trouver autant de liberté que de stabilité, selon la manière dont on choisit d’exercer.

Travailler en organisme de formation
C’est la voie la plus directe après une certification.
Les organismes recherchent régulièrement des formateurs pour animer leurs modules, en CDD, CDI ou en prestation.
C’est un bon moyen d’acquérir de l’expérience, de se familiariser avec la pédagogie d’adultes et de rencontrer différents publics.
Anne, par exemple, a démarré par la sous-traitance, un format très courant : l’organisme trouve les clients et le formateur intervient sur ses thématiques.

Se lancer en indépendante ou en freelance

C’est souvent la suite logique après quelques missions réussies.
On peut alors créer ses propres offres de formation, travailler en direct avec des entreprises ou en sous-traitance auprès de plusieurs organismes.
Cela demande de développer son réseau, de se faire connaître (salons, LinkedIn, bouche-à-oreille), mais offre une vraie autonomie : choisir ses thématiques, ses tarifs, son rythme.
C’est aussi un modèle compatible avec une activité mixte (par exemple : formatrice + consultante ou coach).

Intervenir en écoles ou universités
Certains formateurs mettent à profit leur expérience pour enseigner dans l’enseignement supérieur ou en formation continue.
Les établissements font souvent appel à des vacataires professionnels, experts de leur domaine.

Créer son propre organisme de formation

C’est une étape plus ambitieuse, mais accessible après quelques années d’expérience.
Cela permet d’être référencé sur le portail Mon Compte Formation, via la certification Qualiopi, et de proposer ses formations en CPF.
C’est aussi un moyen de bâtir une marque, de recruter d’autres formateurs, ou de développer des parcours en ligne.

En résumé, le métier de formateur peut se vivre de multiples façons :

  • salarié dans un centre de formation,

  • indépendant travaillant à la mission,

  • ou chef d’entreprise qui structure sa propre offre.

Tout dépend du rythme de vie, du besoin de sécurité et de la liberté que l’on recherche.
C’est aussi pour ça que c’est un métier de reconversion très riche : il permet de continuer à apprendre… tout en aidant les autres à le faire.

FAQ – Questions à se poser pour une reconversion vers les métiers de la formation

Q : Faut-il un diplôme pour devenir formateur ou formatrice ?
Pas forcément. Si vous avez plusieurs années d’expérience dans un domaine, vous pouvez déjà intervenir comme formateur en entreprise ou en organisme de formation.
Mais pour en faire un vrai métier, la plupart suivent aujourd’hui une formation certifiante reconnue, comme le Titre Professionnel “Formateur Professionnel d’Adultes” (FPA), enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP – niveau Bac+2).
C’est un atout pour être crédible auprès des financeurs et des organismes de formation.

Q : Quelle formation choisir pour se reconvertir dans la formation ?
Tout dépend de votre profil.
Les plus courantes sont :

  • Le titre FPA (Formateur Professionnel d’Adultes), pour ceux qui veulent enseigner à des publics variés.

  • Des certifications de spécialisation (pédagogie, ingénierie, e-learning, animation de groupe).

  • Ou encore des parcours plus courts si vous avez déjà de l’expérience pédagogique.
    👉 Si vous hésitez, l’article Quand et comment choisir sa formation de reconversion ? peut vous aider à faire le point.

Q : Comment financer une reconversion vers le métier de formateur ?
Le dispositif Transition Pro permet de suivre une formation certifiante tout en gardant son salaire, sous réserve que le projet soit solide.
C’est le choix qu’a fait Anne dans son parcours.
D’autres aides existent : CPF, Pôle Emploi, RFF, ou la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).
👉 Pour en savoir plus, consultez Sécuriser son parcours de reconversion.

Q : Quels sont les débouchés après une formation de formateur ?
Le métier peut s’exercer de plusieurs façons :

  • Salarié dans un centre de formation ou un organisme,

  • Indépendant (en sous-traitance ou en direct avec les entreprises),

  • Vacataire dans une école ou une université,

  • Ou en créant son propre organisme de formation après quelques années d’expérience.

Q : Combien gagne un formateur indépendant ?
Les tarifs varient selon le statut et le niveau d’expérience.
En sous-traitance, une journée d’animation est souvent payée entre 250 € et 400 € brut.
En direct avec les entreprises, le tarif peut aller de 600 à 1 000 € la journée, selon la spécialité et la complexité du contenu.
Mais au-delà du chiffre, c’est un métier où l’on peut choisir son rythme et ses projets, ce qui change beaucoup la notion de “rémunération”.

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