reconversion éducation nationale

Démissionner de l’Education Nationale au retour en France, portrait d’Annabel

Devenir enseignant(e) est souvent une vocation, souvent un métier évoqué en reconversion …

et pourtant après des années dans l’enseignement, une pause en expatriation, la naissance de ses 3 enfants, et une reprise de poste lors de son retour en France après une expatriation…

Annabel a bien DEMISSIONNE de l’Education Nationale, pour s’éviter un vrai Burn Out,

Elle nous raconte.

Les démissions de l’Education Nationale sont de  plus en plus nombreuses, hasard ou pas, dans mes témoignages de reconversion, elles sont nombreuses à avoir démissioner du métier de prof !

Si vous voulez d’autres témoignages, notamment pour vous inspirer, c’est ici :


Etape 1. Avant la démission, l’expatriation : La Suisse (et oui c’est une expat !!) puis les Pays-Bas

expatriation en suisse

Au moment de cette 1ère expatriation, j’étais enseignante à Paris. Mon mari est parti avant moi, j’ai fini 6 mois seule avec un bébé et mon mari une semaine sur 2 et je travaillais à temps plein en tant qu’enseignante et j’étais enceinte !

J’étais contente de partir, on aurait aimé partir au Canada mais on est arrivé en Suisse, j’étais enceinte de ma 2ème fille de 7 mois.

On a eu beaucoup de chance avec des contacts tout de suite via Facebook et mes parents. On a été hyper bien accueilli et on s’est fait une 2ème famille qu’on voit encore maintenant.

En Suisse, on a détecté une maladie pour ma fille, j’ai eu en tête qu’ elle allait peut-être avoir un gros soucis et cela m’a rendu les liens avec les gens très proches de suite.

Comment as-tu occupé tes journées en Suisse ?

On est resté 3 ans en Suisse, avec une 3ème grossesse en Suisse.

J’ai passé mes journées à m’occuper de mes enfants qui étaient très petits, j’avais 2 demi journées de crèche et j’en « profitais » pour faire les courses, le ménage… J’allais à la piscine une heure par semaine, c’était MON moment !

Et cela m’a beaucoup plu parce que j’étais entourée d’une bande qui avait le même rythme. Et on a rencontré des gens qui pouvaient être soutien très vite.

Il n’y avait pas de difficulté d’intégration non plus : grand appartement, beauté, nature, montagne, la langue est la même.

C’était vraiment très chouette.

2ème expatriation : les Pays-Bas

expatriation aux pays bas

On est arrivé dans des conditions plus compliquées, on a eu pas mal de problèmes administratifs, de voiture, de passeport.

On est arrivé 15 jours après la rentrée, on avait eu juste une journée et mon mari partait pour 15 jours et je ne connaissais que le trajet maison / école.

On avait heureusement quelques contacts et on a été bien accueilli.

Mais on était moins bien avec notre dernière qui ne dormait pas, des problèmes de santé et on est allé moins vers les autres donc cela a été plus difficile. Mais tout ça n’a rien à voir avec une expatriation mais plutôt avec des moments de vie qui peuvent tous nous arriver.

On a tout de même bien aimé ces 2 années et fait de belles rencontres..

Quand tous ces problèmes ont été résolus on a pu plus profiter mais … on est rentré !

Est-ce que tu dirais que ces 2 expatriations t’ont changée ?

Je ne sais pas si c’est à moi de le dire !

Je pense que je suis très timide et que je le suis toujours, ça ne m’a complètement « guérie ». J’ai encore des situations où je suis mal à l’aise mais j’ose plus faire le 1er pas.

Mais je suis plus zen, en arrivant dans mon dernier déménagement j’ai décidé de prendre le temps de me faire des connaissances, tranquillement sans pression.

Pour terminer ton histoire (pour le moment :-)) de l’expatriation, quels seraient tes conseils pour bien réussir son expatriation ?

  • Pour préparer : chercher des contacts avant c’était vraiment bien, avoir des adresses, des numéros pour avoir un petit fond de départ qui rassure. En général les gens qui sont en expat, sont très accueillants.
  • Sur place, aller dans les accueils, dans les cafés, les soirées pour rencontrer des gens
  • Aller prendre des cafés à la sortie de l’école !

Etape 2. Le retour en France : reprise du poste d’enseignante

demissionner de l'éducation nationale

Comment ça s’est passé pour toi ? Qu’as tu trouvé facile / moins facile ? Comment s’est passé ton retour au travail ?

Pour le boulot, j’étais en disponibilité de l’Education Nationale, c’était bien parce qu’il y a toujours besoin de personnes donc au retour c’est facile de retrouver un poste. Ça supprime au moins le stress de retrouver un travail en rentrant d’expatriation. J’ai eu une des écoles que j’avais demandées à Paris.

On était content de rentrer en France, de retrouver nos familles, nos copains.

La difficulté pour moi ça été le rythme : se lever, déposer les enfants à 3 endroits différents, mais on a eu la chance de trouver une assistante maternelle dans notre rue …

Le rythme était hyper fatiguant après 5 ans sans bosser, il fallait re-préparer les cours. La première année, avec mon mari on a fait que bosser tous les soirs tard.

J’ai bien aimé les gens avec qui je travaillais qui ont été très aidants, gentils pour m’y remettre !

J’ai bien aimé regagner mon propre argent ! Ça me travaillait en expatriation de dépenser l’argent de mon mari.

Tu dis que c’est difficile de s’y remettre c’est-à-dire

Se remettre dans les contenus, la pédagogie pure.

Relire des bouquins, repenser à des objectifs… reprendre de la plasticité intellectuelle !

Et beaucoup de choses à créer quand on prend une classe surtout que c’était ma 1ère maternelle après un CM2 ! Les maternelles c’est fatiguant en terme de bruits, d’écoute… C’est des journées fatigantes nerveusement d’autant que j’avais une enfant en difficulté dans ma classe.

Mais j’aimais bien travailler.

Et après 3 ans de retour en France, j’ai démissionné de l’Education Nationale !


Etape 3. Démission de l’Education Nationale : pourquoi ?

stress enseignante

Je n’avais plus l’envie, la patience, j’avais perdu tout cela…Il y avait beaucoup de raisons.

Je n’en pouvais plus d’être tout la journée avec les enfants plus les 3 miens le soir.

C’est un métier qui est compliqué par rapport à la hiérarchie, quand on a des difficultés dans sa classe, on a très peu de soutien. Je travaillais en ZEP et pouvais avoir des enfants avec des problèmes comportementaux importants : qui mordent, qui tapent les adultes et les enfants.

Il y a beaucoup de parents pour qui l’école est une garderie : on met l’enfant quand on veut. On ne peut rien dire sur l’enfant sans que le parent intervienne, remette l’enseignant en question. Quoi qu’on fasse, il y a des parents qui se plaignent qui vont dans le sens de l’enfant.

Certains parents n’ont pas de considération pour les enseignants et leur métier.

Bien sûr ce n’est pas le cas pour tous les parents, ni pour tous les enfants.

A la fin je trouvais que je n’étais pas dans les bonnes conditions pour apporter les choses.

C’est à dire, quelles étaient les conditions de travail en maternelle ?

Pour qu’un enfant accepte l’autorité de la maîtresse, il faut que le parent soutienne sinon ça ne marche pas. Et ça devenait de plus en plus compliqué.

Il y a des parents qui me parlaient comme si j’étais à leur service. Il y a des parents qui ne disaient pas bonjour… compliqué pour que l’enfant dise bonjour.

A la fin, j’avais l’impression de ne faire que de la discipline pour cadrer les enfants qui posent des problèmes et qui empêchent la classe de marcher, au détriment de l’apprentissage et des moments de partage.

Donc je n’avais plus envie même si certains enfants étaient hyper mignons.

Et donc tu as décidé de donner ta démission de l’Education Nationale

A la fin je ne dormais plus la nuit, je n’avais plus de patience et d’envie.

Les profs autour de moi avec qui j’en ai parlé m’ont dit qu’ils vivaient la même chose et tenaient avec des anti-dépresseurs et des somnifères. Mais je n’ai pas voulu de ça.

Quand je l’ai dit à mes collègues, elles ont compris dans l’ensemble. Certaines ont été désagréables parce qu’elles étaient « jalouses » parce qu’elles ne pouvaient pas le faire (financièrement notamment).

On s’en est parlé, elles me l’ont dit ensuite et je comprends très bien.

Et pourtant, de nombreuses personnes souhaitent devenir professeur des écoles, y compris en reconversion ou en expatriation (parce que parfois c’est le seul travail possible). Qu’as-tu envie de leur dire, de leur donner comme conseils ?

La question serait pourquoi ? Vraiment je suis très sérieuse, creusez vos motivations, si c’est seulement pour les vacances…

Les qualités majeures pour être professeur des écoles sont le calme et la patience. C’est une vraie vocation, il faut pouvoir garder l’envie au jour le jour. En classe, il faut continuer à garder la pêche même les jours où on est crevé.

Et peut-être si c’est une reconversion pour devenir professeur des écoles, le faire quand ses enfants sont grands.

Vous avez déménagé maintenant à Bordeaux .

As-tu eu envie de travailler ? d’avoir un projet à toi ?

Je commence tout doucement à me remettre et maintenant je suis à nouveau dans un cycle où j’ai envie de travailler pour 3 raisons :

  • Evoluer intellectuellement
  • Rencontrer des gens
  • Gagner de l’argent

Mon conseil pour les personnes qui seraient comme moi : ne pas attendre d’être totalement au bout du bout !

Moi comme j’ai démissionné complètement de l’Education Nationale je n’ai rien du tout, aucune aide mais j’aurais dû faire les choses plus doucement, il n’y a pas assez d’accompagnement des profs.

Du coup, aujourd’hui que tu vas bien, tu sais ce que tu veux ? 

Je pense maintenant que j’ai besoin d’autres choses. Je sais que je n’aurai plus jamais cette patience, j’en ai laissé sur le carreau.

Pour cette envie d’aller vers autre chose, je pense que je n’ai pas encore tout digéré, je regarde des choses, je suis en pleine réflexion mais doucement, c’est le début. Je veux quelque chose qui me fasse vraiment envie, je tente juste de me demander ce que j’aimerais ou pas.

A suivre !




Les conseils AH Accompagnement

1. Le stress c’est quoi et ça vient d’où ?

Le stress arrive principalement dans ces 4 types de situations.

Menace Sentiment
Contrôle faible Je n’ai aucun contrôle sur la situation
Imprévisibilité Je ne sais pas du tout ce qui va se produire
Nouveauté Je n’ai jamais vécu ou expérimenté cela
Ego menace Je me sens mis à l’épreuve. Je doute de mes capacités

Il existe ensuite 3 niveaux de stress

  1. « Réaction d’alarme» : les forces de défense sont mobilisées.C’est la réaction immédiate à un stress. Face à un stress, les humains se sauvent ou combattent. À ce stade, l’énergie est mobilisée au dépend d’autres systèmes, comme le système immunitaire, ce qui nous rend vulnérables aux maladies.
  2. « Stade de résistance » : adaptation à l’agent stressant. Si la réaction d’alarme persiste, le corps s’adapte. Mais ceci est mauvais pour notre santé puisque toute l’énergie est concentrée sur la réaction au stress
  3. « Stade d’épuisement» : inexorablement atteint si l’agent stressant est suffisamment puissant et agit longtemps. Ce dernier stade survient après une exposition prolongée au stress. La résistance de notre corps face au stress diminue et finalement cède, car le système immunitaire devient déficient.
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2. Quand il faut partir

Il est des situations où la seule solution est de quitter son emploi parce qu’il n’y a pas de moyen pour rendre la situation à nouveau acceptable.

Il n’y a pas à juger cela. Dans le cas d’Annabel, on voit qu’Annabel fait le choix de la démission, que d’autres « tiennent » le coup mais souffrent aussi et peut-être que certains parviennent à mieux distancier les problèmes, par nature.

Mais la question est aussi de comprendre ce qui est bon, acceptable pour vous sans vous juger.

Et si vous n’avez pas d’issue, de chercher ce qui vous permettra de vous épanouir selon vos critères, à VOUS.

Les enseignants qui veulent quitter leur emploi sont nombreux, il existe des groupes Facebook de soutien. Annabel n’est donc bien évidemment pas un cas isolé.

Les raisons sont multiples, évoquées pour certaines par Annabel :

  • le besoin de faire majoritairement de la discipline
  • le sentiment d’être un peu seule face à la hiérarchie
  • le stress et la fatigue qui deviennent tellement forts qu’on ne dort plus et qu’on sent qu’on peut y perdre sa santé
  • les parents qui ne sont pas toujours soutien

Il existe aussi les lycéens qui répondent, les enfants maltraités…

Et pour autant, ces profs vont continuer à aimer leur « coeur » de métier, la transmission du savoir mais ce sont tous ces à côté qui vont les faire souffrir jusqu’à l’arrêt maladie, jusqu’à la démission.

Pas tous et cela peut parfois être culpabilisant pour ceux qui « craquent ». Mais la question est bien de ne pas se juger car nous sommes tous différents. Ce que certains peuvent supporter d’autres non et c’est comme ça.

Démissionner d’un métier passion / vocation est parfois encore plus difficile que démissionner d’un poste en ventes, en comptabilité (qui peuvent être passionnants ;-)) parce qu’on peut avoir eu toujours envie de ne faire que ça. Parce qu’on peut toujours aimer le cœur de son travail et être dégoûté de ce qu’il a autour.

Dans ces démissions, il y a tellement de désillusion que rebondir derrière peut être encore plus dur …

expatriation

3. Et alors quelle reconversion pour les profs ?

La crainte souvent dans ces cas là est de se tromper « à nouveau » dans son choix de métier mais on peut néanmoins vite se sentir perdu sur la manière de s’y prendre pour trouver sa reconversion comme enseignant. Annabel n’est pas encore prête à entreprendre un accompagnement mais cela permet souvent d’aller plus vite, plus loin et de manière plus sereine.

Vous avancez en effet avec une méthode guidée, pas à pas qui vous fait vous poser les bonnes questions sur vous, sur vos compétences mais aussi bien sûr vos envies, vos goûts et puis sur les contraintes des métiers, de votre vie…

Je n’ai toujours pas LA baguette magique pour donner LA bonne reconversion de l’Education Nationale, « simplement » des méthodes pour arriver tranquillement à prendre en compte les éléments essentiels à votre futur épanouissement.

Est-ce que tous les profs auront la même reconversion ?

En partant uniquement de vos compétences nous pourrions dire oui :

  • vous savez enseigner, partager, éduquer
  • vous avez des compétences dans un domaine peut-être : français, physique…
  • vous êtes organisé, autonome, …

mais vous pouvez aussi avoir des envies, des « passions » personnelles et c’est cela que nous allons explorer aussi !

Oui je sais bien que vous cherchez les passerelles, les formations, … mais cela doit se faire à la fin, le point de départ est de vous connaître par coeur et nous entrerons dans les contraintes, la réalité ensuite : la tête dans les étoiles ET les pieds sur terre !


étapes bilan professionnel



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